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Lola Lafon / La petite communiste qui ne souriait jamais / Editions Actes Sud / Rencontre & lecture

Samedi 25 janvier à 19h, rencontre avec Lola Lafon à l’occasion de la sortie de La petite communiste qui ne souriait jamais aux éditions Actes Sud.

lola

Parce qu’elle est fascinée par le destin de la miraculeuse petite gymnaste roumaine de quatorze ans apparue aux JO de Montréal en 1976 pour mettre à mal guerres froides, ordinateurs et records au point d’accéder au statut de mythe planétaire, la narratrice de ce roman entreprend de raconter ce qu’elle imagine de l’expérience que vécut cette prodigieuse fillette, symbole d’une Europe révolue, venue, par la seule pureté de ses gestes, incarner aux yeux désabusés du monde le rêve d’une enfance éternelle. Mais quelle version retenir du parcours de cette petite communiste qui ne souriait jamais et qui voltigea, d’Est en Ouest, devant ses juges, sportifs, politiques ou médiatiques, entre adoration des foules et manipulations étatiques ?
Mimétique de l’audace féerique des figures jadis tracées au ciel de la compétition par une simple enfant, le roman acrobate de Lola Lafon, plus proche de la légende d’Icare que de la mythologie des “dieux du stade”, rend l’hommage d’une fiction inspirée à celle-là, qui, d’un coup de pied à la lune, a ravagé le chemin rétréci qu’on réserve aux petites filles, ces petites filles de l’été 1976 qui, grâce à elle, ont rêvé de s’élancer dans le vide, les abdos serrés et la peau nue.

“C’est un dialogue fantasmé entre Nadia Comaneci, la jeune gymnaste roumaine de quatorze ans devenue, dès son apparition aux J. O. de 1976, une idole pop sportive à l’Ouest et « plus jeune héroïne communiste » à l’Est, et la narratrice, « Candide occidentale » fascinée, qui entreprend d’écrire son histoire, doutant, à raison, des versions officielles. L’histoire d’une jeune fille face à ses juges, qu’ils soient sportifs, politiques, médiatiques, désirée et manipulée également par les États, qu’ils soient communistes ou libéraux. L’histoire, aussi, de ce monde disparu et si souvent caricaturé : l’Europe de l’Est où j’ai grandi, coupée du monde, aujourd’hui enfouie dans une Histoire close par la chute d’un Mur.

Comment raconter cette « petite communiste » à qui toutes les petites filles de l’Ouest ont rêvé de ressembler et qui reste une des dernières images médiatiques non sexualisée de jeune fille sacralisée par un Occident en manque d’ange laïque ?

La Petite Communiste qui ne souriait jamais est l’histoire de différentes fabrications et réécritures : réécriture, par Ceausescu, du communisme dans la Roumanie des années 1980, fabrication du corps des gymnastes à l’Est comme à l’Ouest, réécriture occidentale de ce que fut la vie à l’Est, réécriture et fabrication du récit par l’héroïne-sujet, qui contredit souvent la narratrice et, enfin, réécriture du corps féminin par ceux qui ne se lassent jamais de le commenter et de le noter…

C’est cette phrase-là, à la une d’un quotidien français, commentant Nadia Comaneci aux J. O. de Moscou, qui m’a décidée à écrire ce roman : « La petite fille s’est muée en femme, verdict : la magie est tombée. » Ce roman est, peut-être, un hommage à celle-là, qui, d’un coup de pied à la lune, a ravagé le chemin rétréci qu’on réserve aux petites filles, ces petites filles de l’été 1976 qui, grâce à elle, ont rêvé de s’élancer dans le vide, les abdos serrés et la peau nue.”

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Frédéric Boilet & Laia Canada / 286 Jours / Les Impressions Nouvelles / Lancement

Jeudi 23 janvier à 19h, lancement en présence de Laia Canada et Frédéric Boilet.

Boilet
De Pétrarque à André Breton, l’amour fou n’a jamais cessé de redéfinir l’imaginaire du couple. “286 jours” s’inscrit dans cette grande lignée, tout en la renouvelant de façon brûlante et radicale. Car ici la rencontre entre l’homme et la femme prend la forme d’une œuvre à quatre mains où les désirs, les voix et les regards s’échangent et se confondent, pour finalement se heurter et se disjoindre. C’est le journal croisé d’une passion amoureuse et sexuelle, aussi brève qu’intense, photographiée en même temps qu’elle se vit. “286 jours” explore un nouveau langage pour faire ressentir tous les moments et toutes les nuances de l’intimité d’une relation. Cru, sensuel, bouleversant, “286 jours” déborde tous les genres, comme si le regard croisé des amants brouillait jusqu’aux limites de soi et du monde.

“286 jours” est l’aboutissement d’une démarche commencée par Frédéric Boilet il y a vingt-cinq ans avec “36 15 Alexia” et prolongée il y a douze ans avec “l’Épinard de Yukiko”, sur le thème du désir, du sentiment amoureux, du don réciproque entre l’artiste et son modèle. C’est la chronique sur le vif de l’histoire d’amour vécue avec Laia Canada, une jeune artiste espagnole, de la première rencontre à la séparation, de la passion érotique des premiers jours aux dernières crises de larmes. C’est un film de papier, un reportage en caméra subjective, un journal photographique très intime où le regard de l’homme et celui de la femme ne cessent de s’échanger, jusqu’à parfois se confondre. C’est aussi une déchirante déclaration d’amour où chaque lectrice, chaque lecteur retrouvera quelque chose de ce qu’il a vécu ou de ce qu’il aurait aimé vivre. Avec une audace un peu folle, “286 jours” cherche à saisir l’impossible : le bonheur de l’instant, la fièvre des corps, la fragilité de la relation et finalement son mystère. Si le livre est cru, il est surtout d’une infinie délicatesse, au-delà de l’impudeur, et d’une invention formelle qui ne cesse de surprendre.

La page du livre :
https://www.facebook.com/286jours?fref=ts

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Pacôme Thiellement / Satan trismégiste / MEME LES MORTS SONT MALADES

Mercredi 22 janvier à 20h, LA FIN DE SATAN
conférence : MÊME LES MORTS SONT MALADES
avec Hermine Karagheuz, Olivier Mellano et Pacôme Thiellement

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Au revoir, monde cruel !

Voici le temps de la magie.
Il ne s’agit plus désormais de faire une mise au point sur les bases métaphysiques du cycle de manifestation que nous avons quitté.
Il s’agit de prendre la route, vous et moi. Nous partons. Nous quittons Satan.
Nous avons parlé de la dépression, de la paralysie de la détermination, de la vaporisation de la volonté, et, de Baudelaire à Artaud, en passant par René Daumal, Hara-Kiri, Buffy, Twin Peaks, Topor, Jarry, nous avons écouté nos intercesseurs et ils nous ont donné des armes pour y répondre.

Désormais nous partons.
Nous partons ?
Oui mais pas avant de retourner, une dernière fois, écouter tous nos morts.

Voici le temps de la magie.

Il s’en revient.

Attendez-vous à des milliards de prodiges – plus UN.

Et même s’il n’y en a qu’UN ce sera ce dernier.