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Bruno Fert (photos) & Elias Sanbar (textes) / Les absents / Le Bec en l’air / Lancement

Samedi 26 novembre de 17h à 20h, fête de sortie Des absents de Bruno Fert (photos) et Elias Sanbar (textes) publié au Bec en l’Air

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LES ABSENTS, PHOTOGRAPHIES BRUNO FERT / TEXTE ELIAS SANBAR

Ces photographies présentent ce qui reste des villages palestiniens dépeuplés pendant la guerre de 1948. La création de l’État hébreu cette année-là déclenche le conflit et l’exode de près de 700 000 palestiniens vers les pays voisins. Après la guerre, ces réfugiés ne sont pas autorisés à regagner leurs maisons et leurs terres, confisquées en vertu des lois régissant les « biens des absents ». Aujourd’hui, le nombre des réfugiés palestiniens et de leurs descendants est estimé à 5 millions, dont beaucoup vivent encore dans des camps de réfugiés. Le droit au retour qu’ils revendiquent reste un point de discorde entre Palestiniens et Israéliens. Pour ce projet, je suis retourné à l’endroit exact de quelques-uns des 500 villages dépeuplés et quelquefois détruits entre novembre 1947 et juillet 1948.

 

Ces images sont un voyage dans le temps, un périple visuel aux origines de la question des réfugiés. Ce livre est un témoignage sur un moment clef de l’histoire de la région, dont les conséquences sont aujourd’hui au cœur de notre actualité.

 

EXTRAIT DU TEXTE d’ELIAS SANBAR

Me voici lancé sur la trace d’un photographe parti sur la piste d’une terre à laquelle je fus arraché enfant. Une chasse aux fantômes et aux spectres en somme, ceux-là qui, dans un songe récurent, “Songe d’une nuit d’été”, revenaient tourmenter l’écrivain israélien Yehonathan Geffen : « Un vieil Arabe vient vers moi, déplace le portrait de mon grand-père et dévoile le portrait de son propre grand-père. (…) Cela fait un moment que je sens que cette maison ne m’appartient pas. Mais dernièrement, un autre sentiment est venu s’ajouter au premier, je sens que quelqu’un vivait dans cette maison avant que nous y venions. » (Maariv, 11 août 1972)

Première image, celle d’un chemin vide, bordé d’arbres décharnés, dépouillés de leurs feuillages, chemin abandonné que personne n’emprunte, dont nul ne sait désormais où il commence, où il aboutit. À quoi cela servirait-il d’ailleurs maintenant que ceux qui le prenaient ne sont plus là, qu’il n’y a plus ni entrée ni sortie ? Ce chemin est comme pétrifié.  (…)

 

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