Samedi 6 mai à 17h, lancement du numéro 32 NU de la revue Dissonances en présence Sara BOURRE, Delphine BURNOD, Marquise de CARABAS, Frédérick GAMBIN, Élodie GILLIBERT, Isabelle GUILLOTEAU, Isabelle HUBERSON, Thomas D. LAMOUROUX, Romain PARIS, Lambert SCHLECHTER et Anne VIVIER.
Scènes de nu
Sous le fard, le visage. Sous l’étoffe, la peau. Sous les mots, l’intention. Quelles qu’en soient les raisons, à la grande différence de nos amies les bêtes – les sauvages au moins – qui – à poil, plumes ou écailles – passent toute leur vie nues comme à leur naissance, agissent comme elles sentent, ne se paient pas de mots, nous humains habillons – c’est à dire déguisons. Sans doute cela tient-il à ce que nous sommes plus qu’elles conscients de nos faiblesses, sans doute cette conscience nous rend-elle plus craintifs et peut-être qu’avoir croqué à la pomme d’un langage vraiment élaboré a-t-il fait que les hommes “connurent qu’ils étaient nus ; et ils cousirent ensemble des feuilles de figuier et s’en firent des ceintures” (Gen 3:7). Le résultat en tout cas est que nous dissimulons à peu près tout e temps. Ce qui a ça de bien que tout découvrement (du corps que l’on désire comme de celui du Roi qui apparaît soudain (façon tombé des nues) ridiculement pâle sous ses costards Arnys) en devient excitant. Ainsi de ce dissonances tout en dévoilements (de vingt-deux auteur.e.s en partie « création » (Laure Missir aux visions), de Philippe Jaffeux se livrant aux questions de notre « Dissection », de l’émotion Marin, de Houellebecq mis cul nu pour une grosse fessée par les quatre chroniqueurs (pour une fois unanimes) de notre « Disjonction ») et puis c’est mai (enfin) : faisons ce qui nous plaît (à poil si nous voulons) ! Par exemple, lisons : bienvenue chez nu donc.
Jean-Marc Flapp