Mardi 10 avril à partir de 18h30, venez fêter la sortie de Le tas de pierres d’Aurélie William Levaux et Christophe Levaux publié aux éditions Cambourakis

Christophe et sa soeur aînée Aurélie grandissent dans un village du Nord. Une adolescence qui se déroule entre campagne et ville, sur fond de terrils, de modestes équipements municipaux et à proximité d’une voie ferrée. En prise aux questionnements de leur âge, ils prennent alternativement la parole chapitre après chapitre, pour rendre compte de leur quotidien, de leurs amitiés, de leurs premiers émois mais aussi de leurs griefs envers leurs parents bien trop classiques à leur goût par rapport à ceux de leurs camarades (pas question pour eux de regarder des séries télévisées absurdes et interdiction de rater une messe le dimanche par exemple…). Mais en toile de fond, tandis qu’ils multiplient sorties en bandes, aventures et défis, se profile un drame qui sous-tend tout le récit : le déraillement d’un train vétuste qu’un petit tas de pierres malencontreusement amassé sur la voie par ces adolescents indélicats aurait peut-être provoqué. Malgré cette tension sous-jacente, l’on sourit beaucoup à la lecture de ce texte composé dans une langue orale, vivante dont on suit le flux comme si on dialoguait directement avec les personnages : jalousies, doutes, mesquineries, découvertes et accidents. C’est autant l’histoire d’une adolescence que celle d’une fratrie dans les années 1980 dans cette atmosphère du Nord oscillant toujours entre une certaine noirceur et beaucoup d’humour.
Aurélie William Levaux est née dans la campagne belge en 1981, un an avant Christophe Levaux qui, lui, verra le jour dans la capitale européenne, ce qui, quoiqu’ayant reçu la même éducation, fera toute la différence de leurs parcours. Aurélie gardera toujours un petit esprit de paysanne, la révolte mal formulée du pauvre et celle de la femme en quête de justice tandis que Christophe se développera de façon plus intelligente, ambitieuse et
pragmatique. Auteure, dessinatrice et plasticienne instable, Aurélie travaille d’une façon obsessionnelle et bordélique, publie des romans graphiques, expose des espèces de broderies, travaille en collaboration avec ses divers maris tandis que Christophe se destine à une carrière universitaire bien dans les clous qui le mène finalement tout droit vers une crise de la quarantaine à l’âge de 27 ans puis, à l’écriture et la publication d’un premier roman lamentatif un rien grincheux qui sera à tort compris comme une sorte de
pamphlet postmoderne. Leurs divergences enterrées, Aurélie et Christophe décident
d’écrire ensemble parce que, quand même, ils se disent, ils se comprennent bien, et la famille, c’est pas rien. Et que ce serait quand même rigolo d’écrire à deux mains — ou à quatre mains plutôt, comme leur ferait remarquer un éditeur, pas L’Association chez qui ils publient ensemble leurs Journaux intimes d’adolescence depuis 2017, ni Cambourakis qui publie leur premier roman, Le tas de pierres, mais un autre.