Mercredi 27 novembre à 19h
“Personne ne m’aimera d’avoir osé écrire à quel point j’avais aimé”
Écrivain, photographe, éditeur… Denis Roche (1937-2015) laisse une œuvre protéiforme et indispensable, fougueuse et nécessaire car elle ne cesse d’interroger les formes et de sonder les cœurs, elle est irrévérencieuse vis-à-vis de la norme et des institutions, inclassable, vibrante ; profondément émouvante.
Aujourd’hui paraît aux éditions du Seuil, dans la collection « Fiction & Cie » qu’il avait créée et dirigée (et que dirige Bernard Comment depuis 2004), un inédit et c’est aussi un événement : ses “Essais de littérature arrêtée”, Temps profond, pierre angulaire de l’archipel rochien. Temps profond s’impose comme un livre capital, à plus d’un titre. Il a l’apparente simplicité des chefs d’œuvre, dissimulant la subtilité de sa construction derrière une nonchalance élégante ; il ne parle que de littérature, d’écriture en évoquant des bulots, du Montrachet, le temps qu’il fait ; et c’est le plus grand roman d’amour que vous lirez jamais.
Jean-Marie Gleize, poète, chercheur, spécialiste de l’œuvre de Denis Roche, publie – toujours chez « Fiction & Cie » – Denis Roche, éloge de la véhémence, une biographie intellectuelle qui se dévore comme une épopée et déroule les étapes du parcours de Denis Roche, permettant d’entrer dans son œuvre en en appréciant les apparentes contradictions, notamment la façon dont ce contempteur du lyrisme des poètes est le plus lyriques des artistes, d’un même mouvement. Il dresse le portrait d’un dandy d’une exigence esthétique et politique absolue, dont l’influence sur les écritures contemporaines irréductibles, indociles, turbulentes est indéniable.
Pendant cette soirée consacrée à une œuvre d’exception, on sera fidèles à l’esprit rochien c’est-à-dire intenses et nonchalants, émus et pudiques, rieurs et concernés, dans l’amitié et la dépense.
La rencontre sera présentée par Laure Limongi, écrivaine, qui a consacré en 2012 une partie de son essai Indociles (Éditions Léo Scheer) à Denis Roche.