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Morvandiau / Le Taureau par les cornes / D’Algérie / Rencontre

Mercredi 5 février à 19h

Rencontre animée par Christian Rosset à l’occasion de la parution du “Taureau par les cornes” à L’Association et de la ré-édition de “D’Algérie” de Morvandiau au Monte-en-l’air.

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“Le Taureau par les cornes”
Juin 2005. Un diagnostic est enfin posé : sa mère souffre de démence fronto-temporale précoce, affection cousine de la maladie d’Alzheimer. Septembre 2005. Son fils Émile naît prématurément. Il est porteur de trisomie. À quelques mois d’intervalle, Morvandiau doit faire le deuil de la mère qu’il a connue et de l’enfant qu’il avait attendu. C’est l’occasion pour lui de revenir, avec pudeur et poésie, sur l’histoire de sa famille et plus particulièrement celle de sa mère, femme très pieuse au fort caractère, alliant conformisme et fantaisie. C’est aussi le récit du difficile apprentissage de la vie auprès d’un enfant handicapé, du regard porté par les autres, de la jungle administrative qu’il doit affronter. À travers le regard tantôt amusé, tantôt agacé qu’il porte sur les incongruités de la différence et ce qui l’entoure, Morvandiau évoque avec tendresse l’intensité des émotions d’un père et d’un fils face à la maladie, et finalement, le bonheur d’être en vie.

“D’Algérie”
« Quel rapport entre mon père et Jean, le frère missionnaire de ma mère ? » Le premier est né en Algérie en 1937, le second y est mort en 1994. Dans D’Algérie, l’autobiographie et l’histoire familiale croisent l’Histoire avec un grand H, celle de la colonisation, de la guerre d’indépendance et des rapports contemporains toujours singuliers entre la France et l’Algérie. Morvandiau délaisse ici le registre humoristique pour se lancer dans une (en)quête personnelle en bande dessinée, questionnant ses origines mais aussi les conditions d’élaboration du récit lui-même. Cette nouvelle édition chez le Monte-en-l’air, dont la maquette est conçue par Sébastien Lumineau, comporte une préface inédite en bande dessinée de Morvandiau. Il y revient sur les événements qui, depuis 12 ans, ont résonné avec sa vie professionnelle et familiale et ponctué la vie des deux côtés de la Méditerranée : attentat de Charlie Hebdo et durcissement sécuritaire en France depuis 2015, béatification des religieux catholiques assassinés lors de la décennie noire – parmi lesquels son oncle Jean – à Oran en 2018 et manifestations sociales et politiques toujours actuellement en cours en Algérie.

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Anne Serre / Grande tiqueté / Rencontre

Jeudi 30 janvier à 19h, lecture et rencontre avec Anne Serre. Rencontre animée par Florian Caschera.

La caractéristique de ce conte de moins de cent pages au ton facétieux et guilleret, c’est d’être écrit dans une langue inventée par l’auteur qui s’en explique dans une préface et une postface. Mais si les mots sont déformés ou créés, la syntaxe, le rythme et le ton du conte subsistent. Le lecteur peut ainsi suivre et comprendre l’histoire : trois vagabonds (« Tom, Elem et moi ») se promènent sur la lande, où ils rencontrent divers personnages qui se joignent à eux et avec qui ils nouent d’intenses relations amoureuses, érotiques, filiales, ou fraternelles : la Vierge, le marin de Poinsec, la mère de Tom, Alistair le pendu. Cette création d’une langue peut évoquer celle d’aînés fameux. Grande Tiqueté sera dit sur scène par l’auteur. Le texte est en cours de traduction anglaise.

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Baptiste Morizot / Manières d’être vivant / Rencontre

Mercredi 29 janvier à 19h30. Rencontre animée par Anne de Malleray.

MANIÈRES D’ÊTRE VIVANT, Baptiste Morizot, préface d’Alain Damasio

Après Sur la piste animale, Baptiste Morizot propose un deuxième opus dans la collection “Mondes sauvages”. Ce livre approfondit une série d’enquêtes philosophiques fondées sur la pratique du pistage. Il s’agit de pister à la fois les vivants sur le terrain, et les idées que nous nous faisons d’eux dans la forêt des livres et des savoirs. Ici, on piste une meute de loups dans la neige du Vercors, enquêtant sur le sens mystérieux des hurlements qu’on échange avec eux dans la nuit. Là, on traque dans l’histoire de notre culture l’apparition
de l’idée d’animal. Plus loin, on remonte les traces de nos ancêtres jusqu’aux éponges de mer. On cherche aussi les empreintes laissées dans nos éthiques par les animaux intérieurs, ceux que l’on convoque comme métaphores de nos passions. On part enfin pister les interdépendances d’un écosystème provençal peuplé de prairies, de brebis, de bergers et de prédateurs, pour imaginer une autre politique du vivant. Ces expéditions se proposent de rouvrir des chemins de sensibilité au vivant, pour apprendre à les fréquenter et les considérer différemment. Les animaux sont bien plus que des personnages de fables pour enfants ou des bêtes moins évoluées que nous. Ils sont les cohabitants de la Terre avec qui nous partageons une ascendance, et ainsi l’énigme d’être vivant. Le mystère d’être un corps, un corps qui interprète et vit sa vie, est partagé par tout le vivant : c’est la condition vitale universelle, et c’est probablement elle qui mérite d’appeler le sentiment d’appartenance le plus puissant. Voilà le paradoxe : ils sont à la fois des parents, puisque nous avons des ancêtres communs, et des étrangers, puisque leurs corps, si différents du nôtre, ouvrent pour eux des formes d’existence d’une profonde altérité. Ce livre approche les animaux, humains compris, comme autant de manières d’être vivant. Et la question politique par excellence de comment vivre en commun

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Alessandro Pignocchi / Petit traité d’écologie sauvage 3 – Mythopoïèse / Lancement

Mardi 28 janvier à 19h

Composer le monde différemment, c’est peut-être la problématique du 21e siècle. A l’heure où les désastres écologiques et les enjeux du futur nous poussent à revoir notre modèle de société, des lieux de pensée émergent et des actions replacent au centre des débats les notions de relation au vivant, de lutte, d’émancipation et d’écologie.
Redéfinir les concepts de culture et de nature ; recomposer les liens que nous entretenons avec la faune, la flore et le territoire ; inventer de nouveaux modèles de vivre-ensemble… Autant de questionnements qu’aborde avec humour Alessandro Pignocchi à travers Mythopoïèse.

Imaginez un monde où l’animisme des Indiens d’Amazonie est devenu la pensée dominante. Un anthropologue Jivaro « fait son terrain » dans la commune de Bois-le-Roi. Des pinsons et des mésanges définissent les nouvelles lois, Trump, Merkel et Macron formant la minorité occidentale à préserver. En trois chapitres dessinés, Alessandro Pignocchi nous place tantôt dans un arbre, tantôt à l’Élysée. Nous sommes oiseau qui pense militant, nous sommes présidents qui pensent indien. Lire pour redescendre dans le croyable et, cette fois, envisager vraiment le renversement. Une fable écologique, irrésistible et édifiante !

Ancien chercheur en sciences cognitives et philosophie, Alessandro Pignocchi s’est lancé dans la bande dessinée avec son blog, Puntish. Il publie son premier roman graphique Anent. Nouvelles des Indiens Jivaros aux éditions Steinkis en 2016. Il réalise ensuite son Petit traité d’écologie sauvage (Steinkis, 2017) et poursuit avec La Cosmologie du futur (Steinkis, 2018) où il se débarrasse du concept moderne de « nature ». Il a également publié La Recomposition des mondes (2019) au Seuil, inspiré par son immersion à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.

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L’encyclopédie approximative du poney / Manu Boisteau / Les Fourmis rouges / Lancement

Jeudi 23 janvier à 18h30

C’est bien connu, TOUT LE MONDE aime le poney… Son œil de velours, sa crinière arc-en-ciel, sa silhouette épaisse et rassurante, ses longs cils, son groin humide, tout dans le poney nous ravit. Manu Boisteau signe un album 50 % documentaire, 25 % bande-dessinée, 36 % livre d’activité, 78 % livre de cuisine, 55 % livre pratique, 39 % essai philosophique, 124 % tuto beauté, 22 % lifestyle. Chaque page est hilarante et, bien évidemment, à prendre au douzième degré ! Cette encyclopédie approximative du poney réjouira les adultes et les adolescents, et peut-être même les enfants s’ils sont dotés d’un peu d’humour.

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Marie Cosnay / If / Éditions de l’Ogre / Rencontre

Mercredi 22 janvier à 19h30. Rencontre animée par Alain Nicolas.De Marseille à Alger, Marie Cosnay nous emmène sur les traces de Mohamed Bellahouel, un homme sans histoire, dont la destinée trouble dessine les contours d’un exil et d’une Algérie mythifiés.

En construisant une enquête fictionnelle et historique, Marie Cosnay poursuit l’élaboration d’une écriture documentaire unique, marquée par la poésie. Elle interroge notre rapport intime et politique à l’Algérie et propose de « mettre en corps » l’Histoire. Tout en soulignant l’impossibilité d’un grand récit ou d’une épopée, elle confronte le lecteur à la complexité et l’ambiguïté de sa place dans l’Histoire.

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« J’avais dix ans, je lisais Le Comte de Monte-Cristo, il y était question des fils qui payent pour les pères, des fils qui payent éternellement, les fils des pères qui avaient fait les salauds payaient, tout jeunes les fils pouvaient en mourir, c’est ce qui arrivait au petit Villefort, il mourait empoisonné, les familles s’empoisonnaient. »

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L’enquête, que ce soit dans ses écrits romanesques ou ses écrits militants, est au cœur de l’œuvre littéraire de Marie Cosnay. L’enquête, c’est-à-dire cette absence de ligne droite, ces errements, et, surtout, cette tentative toujours vouée à l’échec de rendre compte de la complexité du réel, est ce qui permet à Marie Cosnay de refuser la simplification, de rendre aux corps leur centralité dans la narration, y compris historique.

Cette entreprise de redensification du réel, qui passe avant tout par la poésie, ou du moins par une certaine torsion de la langue, nous arme politiquement, au sens où il nous immunise contre les histoires simplificatrices, contre les valeurs qui essayent de se faire passer pour des faits.

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Julie Boudillon / Assaut / Éditions Magnani / Rencontre

Mardi 21 janvier à 19h.

Après l’arrivée des Géants à bord de leurs étranges paquebots, après que les humains les aient rencontrés un peu partout sur Terre, après leur départ ; les enfants n’ont plus jamais été comme avant. Tout a commencé très doucement, les enfants n’ont d’abord plus
prononcé une parole, plus montré aucune émotion. Puis, les enfants ont disparu, tous, des nouveaux nés dans les maternités jusqu’aux étudiants dans les lycées. Tous les enfants, petits et grands, se sont volatilisés. Il n’est resté sur Terre pendant une période que
des adultes, que nous. Jusqu’au jour où ils sont revenus pour tuer, tuer tout le monde, par vagues successives, attaques éclair, guet-apens et massacres en séries. Le monde des adultes ne riposte pas contre ces enfants qui tuent, ce qu’il reste du monde des adultes va tenter de survivre à ce qui apparaît très vite comme l’extinction des humains, ou plutôt des anciens humains, de l’ancien monde. Personne n’avait prédit que la n du monde, la n de notre monde se produirait ainsi, de la main des enfants.

Dans ce premier roman, Julie Boudillon nous plonge dans un monde postapocalyptique, entre Rencontres du Troisième Type, La Nuit des Mortsvivants et Le Village des Damnés. Julie Boudillon écrit un livre fascinant à la beauté obscure et tragique, en liation avec le récit populaire d’épouvante fantastique de Stephen King qui nous surprend et nous tient en haleine, et le roman moderne de Virginia Woolf qui délaisse une intrigue et une progression dramatique trop classiques pour libérer la rêverie, les états d’âme et les pensées contradictoires, voire dérangeantes pour mieux nous interroger et nous bouleverser en tant que lecteurs.
Une introduction de 8 pages dessinée par Eugène Riousse précède le roman.

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Papier Machine n°9 – Plateau / Lancement

Vendredi 17 janvier à 19h

Papier Machine sur un Plateau – Lectures-Apéro pour la sortie du numéro 9

Les plateaux de fruits de mer sont morts, exécutés sur l’autel des fêtes de fin d’année, il ne reste qu’à oublier la chose et célébrer le mot – PLATEAU – à la librairie le Monte-en-l’air qui nous ouvre ses portes.

Venez donc découvrir autour d’un verre le dernier numéro de Papier Machine, avec sa couverture toute rose de nouveau-né, ses cinq nouvelles rubriques et ses vingt-trois contributions d’or et de laiton.

Au programme, des lectures-barrées de :

– Frédéric Fiolof, en goguette sur les plateaux de téléréalité
– Hugues Leroy, en prête-voix d’un service après-vente dont vous êtes les hérosines
– Florian Targa, en perdition dans les méandres de mille et unes traductions des Mille et une nuits
– Ségolène Thuillart, en quête de sens dans un univers du travail trop petit

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AU SOMMAIRE DE CE NUMÉRO :
Une plongée dans l’univers obscur d’un plateau de téléréalité, un entretien éclairant sur le bon usage qu’on peut faire de ses émotions, de grandes routes, des têtes coupées, des idées avortées, des cercles de couleurs qui font rêver, des terroristes sortis du chapeau, de la poésie montée sur ressort, des circuits de résistance détaillés par le menu, des objets qui voyagent (presque) tout seul, des gens empilés, des illusions d’optiques et d’autres enjeux identitaires, un un service après-vente dont vous serez l’anti-hérosine, des cartes du monde et des désirs d’emprise et des données, des tas de données.

Mis en page et en données par Claire Allard (klar.graphics).

AVEC LES CONTRIBUTIONS DE :
Hugues Leroy, Raquel Santana de Morais, Frédéric Fiolof, Hervé Laurent, Dorothée Richard, Antonin Crenn, Valeria Scricco, Nicolas Fong, Vincent Puente, Laura Quiñonez, Antoine-Toussaint Casanova, Édouard Cour, Coucou Magazine (Matthieu Cauchy et Romain Cavaillin), Margaux Frasca, Ségolène Thuillart et Harold Mollet, Axel Houillier, Mehani Patrigeon, Benoît Piret pour le Raoul Collectif, Aurélie Jeantet, Adrien Giraud, l’ARER (l’Axosociété Royale de l’Entohmologie de la Résistance), Vitalia Samuilova, Leïla Sebbar, Boris Hennion et Florian Targa.