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Isabelle Garo & Michael Löwy / Le jeune Marx / Diable Vauvert et Éditions sociales / Rencontre

Mardi 8 novembre à 18h30, discussion animée par Marina Simonin, éditrice, autour des deux ouvrages : Marx à 20 ans d’Isabelle Garo et La théorie de la révolution chez le jeune Marx de Michael Löwy.

Marx à 20 ans

Marx fut d’abord un jeune bourgeois rhénan éduqué dans la fidélité aux Lumières et hostile à l’Ancien Régime prussien. Étudiant en droit, il se passionne pour la philosophie et la poésie, vocation nourrie par son amour contrarié pour Jenny von Westphalen. Devenu journaliste, il découvre la misère du peuple mais aussi l’ampleur des injustices liées au capitalisme naissant. De Kreuznach à Paris, en passant par Berlin, ses choix personnels sont inséparables de l’histoire de l’Europe à la veille de la révolution de 1848 et ils le mèneront à bouleverser la théorie autant que la politique.

La théorie de la révolution chez le jeune Marx

Classique de la pensée marxiste, traduit dans de nombreuses langues et épuisé en France, ce livre est un essai d’analyse marxiste de la pensée du jeune Marx.
Michael Löwy, spécialiste internationalement reconnu, n’étudie pas cette pensée comme un tout abstrait, statique et homogène, mais comme un itinéraire politico-philosophique qui mène Marx du néo-hégélianisme de gauche à la théorie de la révolution communiste. Son approche se distingue par son objet, la théorie de l’auto-émancipation du prolétariat par la révolution communiste, et par sa méthode, saisir la pensée révolutionnaire du jeune Marx dans ses liens dialectiques avec les courants radicaux du mouvement ouvrier de son époque.

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Cardon / Ras le bol / Les Requins marteaux & Super Loto / Lancement

Vendredi 4 novembre à 18h30

Début des années 1970 : le règne des bagnoles, la consommation de masse, le capitalisme débridé, l’exploitation des
ouvriers, le pillage des ressources naturelles, le premier choc pétrolier, la guerre froide et les dictatures…
Qui pense que c’était mieux avant ?

Ras le bol regroupe les strips hebdomadaires de Cardon parus dans Politique Hebdo et l’Humanité Dimanche de 1970 à 1976. Son regard acerbe, son humour noir et sa poésie en embuscade décortiquaient les travers d’une société qui voyait sonner le glas des Trente Glorieuses, un tunnel dont nous ne sommes pas sortis.

Et dire qu’il en avait déjà, à l’époque, ras le bol ! 

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Yapou, bétail humain / Éditions Laurence Viallet / Lecture et présentation

Jeudi 3 novembre à 19h30

Soirée pour fêter la publication de YAPOU aux éditions Laurence Viallet avec présentation puis lecture par les comédiens Catherine Corringer et Renaud Bertin.

Yapou, bétail humain, roman-fleuve philosophico-politique et fresque postmoderne, est l’un des textes les plus extraordinaires qui soient. Ce projet monumental, déployé sur 49 chapitres écrits à partir des années 1950 et sur presque un demi-siècle, constitue une satire grinçante du Japon impérialiste, désillusionné par sa reddition sans condition en 1945.

Ouvrage enrichi d’un appareil critique inédit: essai Théorie de la domestication, de Shozo Numa,postface de Sylvain Cardonnel qui offre des clés de lecture passionnantes, retraçant l’épopée éditoriale de Yapou et le contexte politico-historique.

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Aniss El Hamouri / Ils brûlent / 6 pieds sous terre / Dédicace

Mercredi 2 novembre à partir de 18h

“On peut laver ce qui a été sali.
On peut réparer ce qui a été rompu.
On peut soigner ce qui a été blessé.
Mais tout ce qui a brûlé,
Restera à jamais en cendres.”

Dans un monde médiéval hostile où sévit une implacable chasse aux sorcières, le jeune Georg aide Ongle et Pluie, deux étranges jeunes filles au passé traumatique, à fuir le Sanctuaire, une prison de l’inquisition. Dotées de pouvoirs effrayants pour le commun des mortels et bien incapables d’expliquer leurs origines, ni même qui elles sont, Ongle et Pluie, accompagnées de Georg, se lancent dans une errance désespérée à travers le pays. Georg découvre peu à peu la profondeur des séquelles que les maltraitances physiques et psychiques ont laissées à Ongle et Pluie et à quel point il s’est engagé dans une quête qui le dépasse. Armé de sa bienveillance et de sa candeur, il tente de les aider, pas-à-pas, à guérir.

Où trouver cependant un lieu sûr, dans ce monde qui veut leur mort ? D’autant qu’un implacable inquisiteur, surnommé Le Mage, est sur leurs traces et semble capable de les trouver jusque dans leurs rêves. Recevront-iels l’aide de cette étrange voix venue des tréfonds de la forêt dans laquelle iels s’enfoncent inexorablement ?

Ils brûlent est un récit mystique et poétique sur l’identité, le traumatisme, la difficulté de guérir ainsi que sur l’amitié.

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Christophe Bataillon / Tes premiers mois / Delcourt / Lancement

Samedi 29 octobre à 17h

Une histoire d’amour entre père et fils, tout en délicatesse et en tendresse. Avec presque rien, le dessinateur Christophe Bataillon raconte entre rire et larme les premiers mois d’un jeune papa célibataire. Des illustrations magnifiques parfois accompagnées d’une phrase ou deux… il dit tout en quelques mots. Un récit autobio tout en pudeur, pour ceux qui ont été parents pour la première fois.

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Delfeil de Ton / Les Lundis de DDT2 / L’Apocalypse / Lancement

Vendredi 28 octobre à 19h30

Rencontre avec Delfeil de Ton animée par Pacôme Thiellement.

Delfeil de Ton, autrement dit D.D.T., né en 1934, a tenu ses Lundis dans le Nouvel Observateur entre 1975 et 2020, soit quarante-cinq ans de chroniques hebdomadaires. Venu d’Hara Kiri et de Charlie-Hebdo, il a amené dans les pages de « L’Obs » un esprit radical et un humour assassin qu’il est difficile aujourd’hui d’imaginer dans une presse grand public.

Ce deuxième volume (1978-1979) nous replonge dans les années Giscard-Peyrefitte, les années punk, Bazooka, le moment où les barrières de sécurité envahissent Paris, la fuite du Shah d’Iran, l’assassinat de Mesrine, une époque où les pires Vichystes sont encore
en vie et à des postes haut placés. Delfeil de Ton est de tous les combats contre les obscurantismes, il est contre la censure et contre la peine de mort, car la guillotine est toujours en activité sous Giscard d’Estaing.
En réponse à la bêtise de son temps, Delfeil utilise un couperet imparable, définitif. Les grandes nouvelles internationales, les faits divers provinciaux, les bobards des quotidiens partisans, tout cela forme pour lui une immense matière où puiser le plus tragicomique, traçant un portrait sans concession de cette époque… qui à bien des égards est la gestation du pire de la nôtre.

Publiés pour la première fois en librairie, les Lundis en version intégrale.

Préface de Pacôme Thiellement

Dessin original de couverture de Siné (2012),
d’après le Portrait officiel de Delfeil de Ton par Reiser (1975). 

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Dickens / De Grandes Espérances / Rencontre avec Jean-Jacques Greif, traducteur

Jeudi 27 octobre à 19h30, rencontre avec Jean-Jacques Greif, traducteur de De Grandes Espérances, publié aux éditions Tristram. Rencontre organisée en partenariat avec En attendant Nadeau animée par Santiago Artozqui.

Personne ne nous avait prévenus que De Grandes Espérances, ce classique des classiques, est aussi le plus bluffant des romans ! A-t-on encore besoin du cinéma et des séries télévisées, quand on a un tel livre entre les mains ? Page après page (et on les tourne très vite), De Grandes Espérances démontre qu’en matière de suspense, de rythme, de puissance de suggestion, les mots n’ont aucun besoin des images : ils les contiennent déjà – et avec une force incomparable – dès lors que la traduction restitue au texte tout son éclat et sa vivacité d’origine.

La lecture achevée, on ne sait ce qu’il faut admirer le plus dans ces Grandes Espérances. L’intrigue digne des plus grands romans d’aventures ? Les scènes d’anthologie, qui font passer le lecteur par toutes les émotions ? Les dialogues, où l’art du traducteur Jean-Jacques Greif fait merveille ? Les personnages inoubliables : Pip, le bagnard en fuite, l’inquiétante Miss Havisham, Joe le forgeron, la belle Estella au coeur de glace… ?

Et dans quelle catégorie ranger ce livre, qui semble contenir tous les romans possibles ? Récit d’apprentissage, histoire d’amour grand format, roman social, feuilleton à rebondissements : De Grandes Espérances est tout cela à la fois.

RÉSUMÉ La vie n’est pas facile pour Pip. Orphelin, élevé à la dure, comment pourrait-il échapper à sa triste condition de garçon de la campagne, voué à devenir forgeron ?

Reçu chez l’étrange, vieille et riche mademoiselle Havisham, il fait la connaissance de sa fille adoptive, la ravissante Estella. Depuis qu’elle a été abandonnée le jour de ses noces, le temps semble s’être arrêté dans la maison de la vieille femme. Elle ne vit plus que pour se venger des hommes, et Estella, dont Pip tombe amoureux, est l’instrument de cette vengeance…

De plus en plus honteux de ses origines, Pip se réfugie dans son rêve de devenir un gentleman… Or un jour, il est informé qu’un bienfaiteur anonyme désire lui allouer une importante somme d’argent, pour financer son installation à Londres et favoriser son ascension sociale.

Alors que ses espoirs de grandeur se réalisent enfin, et qu’il s’apprête à revoir Estella, Pip est loin de soupçonner ce qui l’attend.

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L’automne de L’Oie de Cravan avec Jonas Fortier, Orane Thibaud, Elias Soma et la revue Tantôt

Dimanche 23 octobre à partir de 17h, on fête l’été indien québécois avec de l’éditeur montréalais, L’Oie de Cravan. Rencontre avec Jonas Fortier et Orane Thibaud à l’occasion de la publication de leurs livres, et du n°3 de la revue Tantôt. Elias Soma, poète publié aux éditions Hourra, et présent dans la revue sera également présent. Rencontre animée par Antoine Bérard

Jonas Fortier : Courbure de la Terre

Jonas Fortier est d’avis que les poèmes de Courbure de la terre, dit-il, « sont endeuillés, inquiets de leur sort, ils palpitent, ils ont des vertiges, des étourdissements, ils sont comme des paysages ou des villes vus de très haut : on embrasse du regard, de loin, on voit plein de choses en sachant très bien qu’il y en a plein d’autres qu’on ne voit pas. Ils sont des élans pour vivre avec les choses rendues loin : tout finit par s’éloigner de nous, mais comment ne pas souhaiter que la vie continue, que tout vive, que rien ne cesse…. »

Orane Thibaud : Toute raison de m’aimer est forcément bonne

Il y a dans la poésie d’Orane Thibaud une compréhension respiratoire des mécanismes de la parole, de ses silences profonds à ses mouvements épineux. Voilà son premier livre, 112 pages que traverse la joie de parler. C’est une gymnastique nue qu’on croirait habillée de vertiges. La voici dans sa chambre tentant d’échapper aux matières mortes tandis qu’un autre jour la quitte en passant par la voix.

La revue Tantôt
Troisième numéro de la revue Tantôt, revue de poésie imprimée à la main à Tiohtià:ke / Montréal depuis l’automne 2021. Vieillir l’a rendue jeune d’un an. Et puisqu’elle est pareille au temps – une création –, elle passe entre nos mains, elle fait qu’un monde nous soit présent. Il y a un siècle, sa bisaïeule la revue Maintenant d’Arthur Cravan fit peut-être un rêve où l’avenir lui apparut, et vit que l’on s’était souvenu d’elle.

Le n° 3 :
Accueillant près de vingt poètes, ce numéro réunit de courts textes sublimes représentatifs de l’effervescence poétique au Québec. En plus des poèmes méconnus du portugais Al Berto et de l’afro-allemande May Ayim, qui constituent la section traduction, deux textes du jeune poète français Elias Soma nous révèlent l’esprit hallucinatoire de la poésie écrite aujourd’hui par nos ami·es en Europe. Des poètes plus connu-es en côtoient d’autres qui voient leurs poèmes paraître pour la toute première fois. Ainsi, aux côtés de Denise Desautels et Patrice Desbiens, on découvre des voix nouvelles telles que celles de Cherry Blue et de Princesse Lamarche, et une réédition de la plus grande oubliée de la poésie québécoise, Huguette Légaré.

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Olivier Cheval / Lettres sur la peste / lundimatin / Rencontre

Jeudi 20 octobre à 19h30

Le 20 octobre 2022 paraîtra le premier livre des éditions lundimatin : les Lettres sur la peste d’Olivier Cheval, en collaboration avec les éditions La Découverte. C’est un livre bouleversant qui éclaire avec finesse et érudition l’ordre du monde tel qu’il se referme sur nous.

Au printemps 2020 nous avons été les témoins et les sujets d’une expérimentation sanitaire et gouvernementale inédite : l’assignation à résidence de quatre milliards et demi d’humains. Olivier Cheval propose d’explorer les conditions historiques, sociales, techniques et affectives qui ont rendu possible ce « Grand Séquestre ». Entre philosophie et littérature, ces lettres adressées à des proches sont éblouissantes de sensibilité et de lucidité.

Pour comprendre ce qui nous arrive, Olivier Cheval a commencé par s’appuyer sur quelques jalons solides de la philosophie contemporaine. Mais il fallait être plus vaste pour circonscrire l’évènement dans toute son ampleur, et raconter une nouvelle histoire du monde à partir du règne de la technique. Il fallait être plus intime aussi, et raconter la chair de nos vies à l’heure de la solitude, de l’enfermement et de la séparation. Il fallait abandonner les vieilles distinctions entre philosophie, littérature et sciences humaines, et se mettre à écrire. Écrire depuis le monde qui s’était retiré, depuis nos vies devenues invivables.

Le livre s’ouvre sur un essai court, ciselé et implacable : La Domestication du monde, retraçant la généalogie du règne de la technique et l’emprise de la cybernétique jusque dans chaque recoin de nos vies. Comment le monde est mis en mesure par l’économie, jusque dans ses plis les plus intimes, les plus sensibles. Si le texte est dense, érudit et brillant, il reste fluide, accessible et didactique.

La seconde partie est composée de huit lettres qu’Olivier Cheval a adressées à des amis, à un amant, à un enfant. Dans chacune, il déplie subtilement un des éléments de réflexion condensé dans la partie théorique : l’irréversible, le communisme de pensée, la disparition du paysage, l’inassouvible, l’invivable, l’avenir, l’inoubliable. S’y mêlent la mélancolie et la joie, la mélasse du monde comme il va et la grâce de ce qui persiste. Il y est question de smartphones et d’amour, de voyages et d’existences qui s’évanouissent. Chacune est bouleversante à sa façon et partout le politique et le sensible, la subversion et la littérature s’y indistinguent, comme pour renouer tout ce qui peut encore l’être.