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Salomé Lahoche / La vie est une corvée / éditions exemplaire / Lancement

Samedi 11 février à 17h.

La vie est une corvée est un livre qui compilera deux ans de strips autobiographiques, prépubliés sur Instagram, ainsi que des dessins inédits. Comme l’indique son titre rafraîchissant, il est le théâtre de constats pas toujours roses de Salomé Lahoche sur le monde qui nous entoure, et mêle vie quotidienne et réflexions à propos de la politique, de l’argent, du féminisme ou de l’écologie. L’occasion de réfléchir sur notre rapport au féminisme en se remémorant nos heures passées sur Ma Bimbo, de questionner le capitalisme avec Animal Crossing, mais aussi plus simplement de rager sur les invasions de fourmis. Un must have pour ceux qui ont du mal à vivre mais aiment bien rigoler.

Salomé Lahoche naît un 24 août 1997 dans la riante ville de Rouen, en Normandie.
Les seize années qui suivent ne présentent pas tellement d’intérêt. Disons simplement que comme il pleut tout le temps chez elle, et en bonne fille de prof, elle développe assez tôt un goût prononcé pour les livres. C’est ainsi qu’à l’adolescence, elle décrète qu’elle deviendra autrice de bande dessinée, pour mourir adulée de tous et sans le sou.
Après son bac, elle part pour Paris, puis Angoulême, puis Strasbourg faire des études d’art, durant lesquelles elle se fait plein de copains et apprend à se cuiter en semaine. Elle est revenue vivre à Angoulême, capitale internationale de la bande dessinée, et a monté un atelier avec ses copains alcooliques. Elle écrit depuis 2020 des strips humoristiques sur Instagram, et travaille parallèlement à un album dont la sortie est prévue pour 2023 aux éditions Même Pas Mal

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Élodie Fradet et Walker Diaries / Belleville ce jour-là / Unicité / Rencontre

Vendredi 10 février à 18h30

En 2017, je me suis installée à Belleville. Je ne venais pas de si loin. De mon précédent logement du 11e arrondissement à ma nouvelle adresse, le compteur indique à peine plus de deux kilomètres. Le quartier, je le connaissais déjà.

Pourtant, mon étonnement était quotidien. Belleville ne livre pas toute sa matière aux voyageurs de passage. Elle aiguise vos sens avant de vous donner à voir. Aussi, au fil des jours, une croyance s’est imposée ; ici, la vie suinte et dégouline comme l’eau, lorsque le barrage cède, sans crier gare, avec impatience, sans destination. La déambulation est mal aisée. Une succession de creux et de pleins, parfois terre-plein, remarquables belvédères, de côtes et de pentes.

Ces bribes de conversations, ces rencontres, j’ai commencé par les consigner sur un carnet. Les lignes rêvaient de danser avec des images. Trouver un photographe, en plein confinement, n’eût été possible sans d’aimables facilitateurs. Au premier coup d’œil, j’ai su que mon partenaire pour cette aventure serait, s’il y consentait, Walker Diaries. Durant cette étrange période, c’est sur un banc, dans le froid, masqués, distanciés d’un mètre que nous avons échangé nos vœux de collaboration.

Ma couverture du territoire n’est ni experte, ni exhaustive, ni impartiale, biaisée par mon usage et mes trajets, du sommet au bas de la pente de Belleville. Contempler et partager ce que le quartier m’offrait à voir, ce jour-là. Le titre devait éviter l’équivoque.

On m’avait offert un ouvrage de Willy Ronis puisqu’il avait tant photographié Belleville et Ménilmontant d’après-guerre. Un portrait humaniste, optimiste et sensible contrastant avec une autre lecture, celle de Jours tranquilles à Belleville de Thierry Jonquet, récit d’un quartier miné par la pauvreté, l’insécurité et la drogue à l’aube du XXIe siècle. Willy Ronis, c’est un regard posé au quotidien sur des personnages et des situations qui créent le récit photographique ou littéraire. Ce procédé, ce choix de l’instant et de l’image, il le raconte dans Ce jour-là, une histoire de ses plus fameux clichés.

Ici, le récit précède la photographie. Mais l’envie est bien celle-là, de raconter ce qui a fait histoire pour une habitante de Belleville et un photographe du quartier, ce jour-là, à hauteur d’homme et de femme.

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Fatima Ouassak / Pour une écologie pirate / La Découverte / Rencontre

Rencontre jeudi 9 février à 19h30

Et nous serons libres

Nous manquons, aujourd’hui en Europe, d’un projet écologiste capable de résister aux politiques d’étouffement, dans un monde de plus en plus irrespirable.

D’un projet initié dans les quartiers populaires, qui y articulerait enfin l’ancrage dans la terre et la liberté de circuler.
D’un projet dont le regard serait tourné vers l’Afrique et qui viserait à établir un large front internationaliste contre le réchauffement climatique et la destruction du vivant. D’un projet qui ferait de la Méditerranée un espace autonome et un point de ralliement des mutineries du Nord comme du Sud.
D’un projet se donnant comme horizon à la fois la libération des terres, la libération animale et l’égale dignité humaine, fondamentalement liées.
D’un projet assumant la sécession face à des forces d’extrême droite toujours plus menaçantes.
D’un projet permettant de prendre le large en quête du One Piece, le fameux trésor du manga éponyme, devenu symbole, dans les quartiers populaires, de la soif de liberté qui y gronde.
D’un projet qui se mettrait à hauteur d’enfants et chercherait leur bien-être et leur libération.

Ce projet, c’est celui de l’écologie pirate.

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Marie-Hélène Lafon / Les Sources / Buchet Chastel / Rencontre

Mercredi 8 février à 19h30, en partenariat avec En attendant Nadeau, rencontre avec Marie-Hélène Lafon animée par Gabrielle Napoli à l’occasion de la sortie Des sources aux éditions Buchet-Chastel et de Où sont les hommes ? aux éditions sun sun (collection Fléchettes).

La cour est vide. La maison est fermée. Claire sait où est la clef, sous une ardoise, derrière l’érable, mais elle n’entre pas dans la maison. Elle n’y entrera plus. Elle serait venue même sous la pluie, même si l’après-midi avait été battue de vent froid et mouillé comme c’est parfois le cas aux approches de la Toussaint, mais elle a de la chance ; elle pense exactement ça, qu’elle a de la chance avec la lumière d’octobre, la cour de la maison, l’érable, la balançoire, et le feulement de la Santoire qui monte jusqu’à elle dans l’air chaud et bleu.

Années 1960. Isabelle, Claire et Gilles vivent dans la vallée de la Santoire, avec la mère et le père. La ferme est isolée de tous.

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Gabrielle Filteau-Chiba / Bivouac / Stock / Rencontre

Mardi 7 février à 19h30, rencontre avec l’autrice québécoise Gabrielle Filteau-Chiba.

Raphaëlle et Anouk ont passé l’hiver dans leur yourte en Gaspésie, hors du temps et du monde. À l’approche du printemps, Raphaëlle convainc sa compagne de rejoindre la communauté de la Ferme Orléane pour explorer la possibilité d’une agriculture et d’un vivre-ensemble révolutionnaires… ainsi que la promesse de suffisamment de conserves pour traverser les saisons froides, au chaud dans leur tanière.

Rapidement la vie en collectivité pèse à Anouk et les premières frictions entre elle et Raphaëlle se font sentir. La jeune femme décide d’aller se ressourcer dans sa cabane au Kamouraska, entre les pins millénaires et le murmure de la rivière. Elle ne tarde pas à y recroiser Riopelle-Robin, un farouche militant écologique, avec qui elle a eu une liaison aussi brève que passionnée. Aux côtés d’« éco-warriors » chevronnés, ce dernier prépare une nouvelle mission : l’opération Bivouac. Son objectif : empêcher un projet d’oléoduc qui doit traverser les terres du Bas-Saint-Laurent et menace de raser une forêt publique, véritable bijou de biodiversité.

Anouk, bientôt rejointe par Raphaëlle et ses alliées de la Ferme Océane, se lance à corps perdu dans la défense du territoire. La lutte s’annonce féroce, car là où certains voient une Nature à protéger, d’autres voient une ressource à exploiter, peu importe le coût.

Gabrielle Filteau-Chiba renoue avec ses personnages de marginaux sensibles et libres et signe un grand roman d’amour et d’aventure sur la défense de l’environnement.

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Jeu de Rôle Citées abîmées / Côme Martin / Dystopia / Rencontre

Lundi 6 février à 19h30, rencontre autour de Cités abîmées, un jeu de rôle citadin et chimérique, en compagnie de Côme Martin, l’auteur, d’Anaïs et Eugénie, codirectrices de la collection Jydérie aux éditions Dystopia, et de Lisa Banana, chroniqueuse à Radio Rôliste.

Un jeu atypique et enthousiasmant, pour 3 à 5 personnes, à jouer avec ou sans meneur de jeu.
On y incarne des Voyageurs venus régler une affaire ou une autre dans la Cité. Mais la Cité est abîmée et compte les amener à la réparer, quoi qu’il leur en coûte. Le jeu évoque le surréalisme des années 30, des architectures folles et des décors dont on voit les rouages, des figurants qui changent de visage et des guides touristiques non fiables…

La couverture est signée Laurent Rivelaygue, et la maquette a été réalisée par Nicolas Folliot.

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Julie Delporte & Eloïse Marseille / Pow Pow / Lancement

Vendredi 3 février à partir de 18h30, soirée dédicace et apéro avec Julie Delporte pour la sortie de “Corps vivante” & Eloïse Marseille pour “Confessions d’une femme normale”.

“Corps vivante”
En 1990, Julie Delporte n’a encore jamais vu de butch, mais sa tante préférée chasse et fume le cigare. Presque vingt ans plus tard, elle publie un livre sur Tove Jansson dans lequel elle raconte avec joie que cette artiste finlandaise est la première femme à qui elle s’identifie, seulement elle était lesbienne et pas Julie. À 35 ans, après avoir surligné de toutes les couleurs son exemplaire de La pensée straightde Monique Wittig, Julie Delporte arrête de porter des robes et prend son avenir en main.Dans ce roman graphique qui fait suite à Moi aussi je voulais l’emporter, l’autrice retrace l’histoire de sa sexualité. Une histoire marquée par la violence malheureusement trop banale des agressions, comme par celle des clichés et des injonctions liés à une culture de la performance et de l’hétéronormativité.

“Confessions d’une femme normale”
l’autrice montréalaise remonte le fil de ses tribulations dans le but de terrasser la honte qui lui colle au corps depuis l’enfance dès qu’il est question de sexe. D’une remarquable franchise, ce premier livre est un plaidoyer pour une sexualité décomplexée et sans tabous. Alors qu’elle regardait un film en famille, Éloïse, 11 ans, a
éprouvé de nouvelles sensations devant une scène érotique. Elle s’est alors écriée avec beaucoup de candeur : « Maman !? Pourquoi j’ai des papillons dans le poupou !? » Saisie d’étonnement, sa mère n’a pas su quoi lui répondre. Ses parents n’ont jamais parlé de sexualité avec elle, et ce n’est pas à l’école catholique qu’elle a fréquentée qu’Éloïse a pu obtenir des réponses. Elle s’est donc tournée vers la pornographie, puis a commencé, à son rythme et non sans quelques faux pas, son éducation sexuelle.

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Guillaume Meurice / Petit éloge de la médiocrité / Les Pérégrines / Lancement au Lieu-Dit

Jeudi 2 février à 19h30, à 200 mètres de la librairie au Lieu-Dit 6 rue Sorbier

Médiocre : de qualité moyenne, qui tient le milieu entre le grand et le petit. La normalité, version péjorative, avec un arrière-goût de nullité.

Pour Guillaume Meurice, ardent défenseur du 10/20, du « peut mieux faire », du « bof bof », la médiocrité est non seulement un mode de vie, mais aussi un formidable facteur d’émancipation. Elle autorise l’action sans la pression du résultat, pour le simple plaisir de se mettre en mouvement, pour la beauté du geste. Il faut la revendiquer en tant que résistance politique, car elle porte en elle le refus de la hiérarchie, de la compétition et du catéchisme capitaliste.

À la fois manifeste en faveur de la contre-performance et anti-manuel de développement personnel, ce Petit éloge nous invite à accepter avec sérénité notre médiocrité. Décomplexant !

Guillaume Meurice est humoriste sur scène et à la radio, sur France Inter. Il est l’auteur de plusieurs romans dont Le roi n’avait pas ri (JC Lattès, 2021). Il est médiocre, comme tout le monde, mais il le vit plutôt bien.