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Alberto Prunetti / Odyssée Lumpen / Lux éditeur / Rencontre

Vendredi 23 février à 19h30

Un rejeton de la fière classe ouvrière toscane, premier de sa famille à avoir fait des études supérieures, se retrouve à composer, dans une cuisine puante de Bristol, la pizza Margherita en hommage à l’autre Marguerite, la maléfique Thatcher. Il est flanqué d’un flibustier tout droit sorti de L’île au trésor, d’un acteur shakespearien dans la débine, d’un Pavarotti déboucheur de chiottes et de toute une troupe de semi-délinquants, lumpenprolétaires rebelles, amateurs de bière, de foot et de diverses substances.

Ces souvenirs vrais sont passés au filtre de la poésie fantastique et de la critique sociale, dans un récit drolatique et émouvant, entre Ken Loach, George Orwell et H.P. Lovecraft. Un chant d’amour à une classe morcelée, malmenée par les managers doucereux et les superviseurs esclavagistes, mais qui résiste encore et toujours.

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Romain Huët / La guerre en tête / PUF / Rencontre

Jeudi 22 février à 19h30

Comment un homme accepte-t-il de tuer ou de mourir pour des pour ses idées ? Ecrit au milieu de sinistres explosions, de destructions, d’effondrement du monde, ce livre décrit la guerre à hauteur d’individus ordinaires. On y découvre qu’elle ne fait pas que traumatiser les hommes : elle les enchante, captive leurs sens et leurs espoirs.

Témoin embarqué sur deux théâtres d’opération contemporains, en Syrie au sein de l’armée syrienne libre puis du Front Islamique (2012-2018) et en Ukraine à Kharkiv et dans le Donbass (2022-2023), l’auteur décrit le quotidien de ces combattants volontaires dont il partage la vie sur le front et dans leurs quartiers généraux. Il tente de comprendre comment un individu ordinaire, c’est-à-dire non préparé à la guerre, décide de prendre les armes et accepte de tuer et ou de mourir, au nom d’espérances révolutionnaires ou pour défendre un territoire.

Plongé dans le chaos de la guerre, l’auteur nous invite à partager la vie ordinaire de ces brigades. Loin des descriptions caricaturales, ce livre raconte les ambiguïtés de la guerre : un monde où se côtoient humanité et haine, espoirs et enfermements, rêves d’avenir et obsession mortifère. Et s’il est une chose que la guerre ravage, ce sont les subjectivités. En creux, ce livre interroge l’attraction qu’exerce la guerre sur les êtres. L’auteur y propose une réflexion inédite sur la façon dont la guerre transforme ceux qui la vivent, et sur ce que ces enfermements dans la violence disent des troubles de notre époque.

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Tremble parlure II : écrire c’est lire et faire passer / Anne Serre

Mercredi 21 février à 19h30

Tremble parlure II : Écrire c’est lire et faire passer

En juin 2019 pendant toute une semaine se tint au Monte-en-l’air un petit festival remuant, baptisé Tremble parlure. Florian Caschera, auteur et musicien, notamment chanteur du groupe Arlt y invitait chaque soir une poignée de romancier.es et de poètes à parler avec lui de l’enfance, de l’ivresse et de la folie considérés comme instruments du langage, territoires mentaux, accélérateurs de parole ou zones érogènes dans la littérature. En cette année 2024, Tremble parlure revient, sous une forme feuilletonesque, à raison d’un rendez-vous par mois. Ainsi, de Février à Juin, Florian Caschera invitera au Monte-en-l’air 4 autrices et 1 auteur à présenter leurs lectures, à dire en quoi les livres des autres informent leur propre écriture et en quoi ces livres éclairent, définissent, augmentent ou délimitent leur conception de la littérature.

Avec, dans l’ordre d’apparition :
Anne Serre
Nicole Caligaris
Stéphane Bouquet
Marie-Hélène Voyer
Cinquième invité.e (programmation en cours)

ANNE SERRE, Autrice, écrivaine, écrivain, auteur

Premier rendez-vous Anne Serre le 21 fevrier à 19h30

Anne Serre écrit des fictions de forme brève, nouvelles ou romans fulgurants. Comme les livres d’un Kafka ou d’un Walser auxquels ils ne ressemblent pourtant pas, ses textes sont pour la plupart parfaitement lisibles quoi qu’inexplicables. Ce sont des textes avec un ton, une tournure, un mystère. Ce sont des textes avec un grain. La présence des morts y est naturelle mais rarement explicite, le trouble une vertu cardinale, la bonne humeur un pouvoir magique. Car espiègles et gais, les livres d’Anne Serre le sont jusque dans l’inquiétude ou la cruauté. Avant tout, ils sont libres. Et ouvrent dans le lecteur de nouvelles grandes voies respiratoires, vertes et bleues. Nous avons voulu lui demander de quelles lectures une telle écriture se nourrissait.

Crédit photo : Francesca Montovani

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Olivier Le Cour Grandmaison / Racismes d’Etat, Etats racistes / Editions Amsterdam / Rencontre

Jeudi 15 février 19h30

Depuis un certain nombre d’années, les procès en séparatisme et en communautarisme se sont multipliés. Procès intentés non plus seulement par l’extrême droite, dont on connaît les outrances, mais aussi par des intellectuels respectables et des responsables politiques soi-disant modérés. Le but d’une telle offensive ? Discréditer comme un pur et simple délire la tentative de nommer les discriminations systémiques. Ainsi, le racisme ne pourrait exister dans notre république puisqu’il y est interdit au nom du principe d’égalité qui la fonde ; prétendre le contraire reviendrait à tout confondre, à se vautrer dans l’outrance, à se ranger du côté de ceux qui menacent les institutions.

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Joëlle Sambi / et vos corps seront caillasses / L’Arche / Rencontre

Mercredi 14 février rencontre avec Joëlle Sambi, rencontre animée par Lisette Lombé.

« Je ne peux concevoir l’art en dehors d’un ancrage politique, je le pratique et l’accompagne donc toujours d’une réflexion qui m’amène à douter de tout, à déconstruire constamment, à creuser de nouveaux idéaux et à chercher le lieu de l’apaisement. La paix est un luxe, il n’y a pas d’accalmie. » dit Joëlle Sambi à l’endroit de sa pratique artistique, au croisement des formes et des luttes.

Quand le slam ou poésie « faite pour être dite à haute voix » s’écrit sur le papier, se compose de manière évidente et quasi organique un écrit pour la parole. La poésie de Joëlle Sambi est un flow rugueux, né à Kinshasa, qui érode la rime traditionnelle et râpe les conventions sociales, dérape et décape. Déconstruit les héritages dominants et asphyxie les violences, raciales, sexistes et homophobes. Scalpant la métrique classique pour un mètre libre et nourri d’autres héritages culturels et musicaux, sa poésie est une parole performée, à dire, toujours vivante, en métamorphose.

« Nous ne sommes pas vos copines noires et brunes et pas assez blanches / Nous ne sommes pas celles qui peuplent vos solitudes / Pas celles qui fortifient vos châteaux / Nous ne sommes pas celles que vous violez, exotisez, insultez, désirez, haïssez, frappez, rejetez / Poétesses / Nous ne sommes rien / Nous ne sommes rien / Et ce rien peuplera vos rêves hantés »

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Vincent Vanoli & Anne Baraou / Yuna / L’Association / Lancement

Samedi 10 février à 17h

C’est l’automne dans une ville de taille moyenne. Un policier dort mal, sa femme est inquiète, Yuna se méfie de lui. Sont-ils à même de s’entraider, au-delà de l’idée qu’ils se font les uns des autres ? Des bureaux d’un commissariat à l’intimité d’un foyer en passant par un campement à l’extérieur de la ville, Yuna se déroule dans un univers à la fois familier et insolite où s’introduit le surnaturel. Car même les mal-aimés et les exclus ont des rêves, voire des visions. Que fait la société de leurs rêves ? Qui est repoussé en marge, en périphérie ? Ces questions ont-elles des réponses ? Nous sommes si facilement définis en quelques lettres : Rom, flic, trans, plouc, prof, chef, mytho, vieille, loser, mort… Si bien que nous échappons les uns aux autres. Ou que nous nourrissons l’espoir de nous évader.

Dans un noir et blanc intense aux contrastes exacerbés, caractéristique du style de Vincent Vanoli, évoluent des personnages touchants et légèrement grotesques. Sa première collaboration avec Anne Baraou nous propose un savoureux mélange d’affaires classées, d’émancipation et de fantastique.

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Omar Benlaâla / D’en bas on voit mieux le ciel / Rencontre

Vendredi 9 février à 19h30, rencontre avec Omar Benlaâla

« Qui ne souffre pas ne m’engage pas. » C’est par cette phrase que Darius, au service de la haute-société, résume son activité à Omar, l’écrivain qui lui propose de faire son portrait.
Au fil des pages et des confidences se dessine un être complexe qui garantira le succès du livre mais enfermera son auteur dans un terrible dilemme.

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Soirée de lancement – Numéro annuel 2024 !

Jeudi 8 février à 19h30 chez nos voisins du Lieu-Dit 6, rue Sorbier, fête de lancement du numéro 2024 de Frustration magazine : magnifique revue papier de 160 pages, sans publicité, au ton cash et affirmé, réalisée avec les éditions Les Liens qui Libèrent.

Il s’intitule “Et maintenant, on fait quoi ?”

Les équipes du magazine et de LLL seront présentes. Nous présenterons le numéro, répondrons à vos questions et célèbreront la sortie de ce premier opus d’un nouveau format autour d’un verre.

Cet évènement est en partenariat avec le Lieu Dit et nos ami.e.s de la librairie Le Monte en l’air.

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Fabrice Riceputi / Le Pen et la torture / éditions le Passager Clandestin / Rencontre

Mercredi 7 février à 19h30

Décembre 1956, le jeune député Jean-Marie Le Pen est à Alger. Engagé volontaire, il participe aux premiers mois de l’opération militaro-policière visant à éradiquer le nationalisme algérien connue sous le nom de « bataille d’Alger ». A-t-il alors pratiqué la torture ?

Lui-même le revendiquera à son retour en France pour ensuite, dès ses premiers succès électoraux, le nier et poursuivre en diffamation quiconque osera exhumer ce passé.

Fabrice Riceputi réunit pour la première fois l’ensemble d’un dossier historique particulièrement accablant mais resté jusqu’ici dispersé. Récits de victimes et de témoins, rapports de police, enquêtes journalistiques et archives militaires : il examine la crédibilité des sources qui accusent et de celles qui tentent de dédouaner ce lieutenant pas tout à fait comme les autres. Il reconstitue ainsi une chronologie et une géographie de son séjour algérien et met en lumière les racines idéologiques colonialistes trop souvent négligées d’un parti politique aujourd’hui aux portes du pouvoir.

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Emmy Hennings / La flétrissure / Editions Monts Métallifères

Mardi 6 février à 19h30, soirée autour de L’oeuvre de Emmy Hennings avec les éditions Monts metallifères à l’occasion de la publication de Prison en poche et de La flétrissure. Traduction de Sacha Zilberfarb.

Après la dissolution de sa troupe de théâtre, la jeune Dagny (alter-ego de Hennings) se retrouve à Cologne, une ville qu’elle ne connait pas, seule, sans le sou, ni aucune perspective d’avenir. Elle y croise par hasard un ancien ami comédien, devenu souteneur, qui l’introduit dans un « café » de la ville. Pour Dagny, artiste idéaliste, naïve et pétrie de religiosité, c’est le début d’une plongée brutale dans un monde dominé par les hommes, où tout s’offre et se paie, à commencer par le corps des femmes.

Publié en 1920, La flétrissure a récemment été réédité en Allemagne, où il a aussitôt acquis le statut de classique. D’une modernité folle, il décrit avec précision la vie des prostituées et des comédiennes au début du 20e siècle. Mais c’est aussi le cri d’angoisse, de colère et d’amour d’Emmy Hennings, une artiste et une personnalité hors de commun, égérie de l’expressionnisme et fondatrice du mouvement dada, qui finira mystique, ermite et oubliée dans un village des Alpes.

Après Prison, paru en janvier 2021, nous poursuivons notre entreprise de redécouverte de cette voix majeure du 20e siècle.