Vendredi 5 juillet, soirée spéciale Château-Rouge Hôtel, avant un concert exclusif de Fantazio, présentation de “Château-Rouge Hôtel” de Renaud Burel et lecture de quelques extraits.
Entre hallucinations psychotiques, fulgurances littéraires et sévères retours à la réalité, le narrateur de Château-Rouge Hôtel peine à avancer dans cette existence qui trop souvent le “dégage” en touche. Ses errances ont sans doute à voir avec l’expérience de la dérive psychogéographique chère à l’Internationale situationniste. Aussitôt vécue, l’existence s’éprouve entre les lignes du roman en train de s’écrire. Et celui-ci de recommencer “depuis le début” au moment où l’on croirait le voir s’achever. Attitude borgésienne entre toutes qui propose d’ouvrir toujours et encore d’autres voies à l’existence qui s’éprouve. “Faut pas badiner avec l’écriture quand on trempe sa plume dans son propre sang”, s’exclame Renaud Burel. Le jeune homme ici incarné échoue à trouver sa place ; une place qui lui serait confortable. Condamné à une constante instabilité, il préfère chercher refuge, du moins temporairement, parmi les fous ou les saltimbanques. À défaut de faire partie des vivants, on peut rencontrer ses semblables parmi ceux qui, sur cette terre, sont chroniquement et péniblement exclus de la norme, pourtant elle-même si arbitraire : “C’est p’têt’ ça le problème des fous, pas une case en moins, plutôt deux trois étages en plus… Une réalité pour laquelle on aurait pas vraiment les mots…”