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Cédric Durand / Technoféodalisme / Zones / Rencontre

Jeudi 24 septembre à 19h30

feodal

Au début des années 2020, le consensus de la Silicon Valley se délite. Inégalités folles, stagnation de la productivité, instabilité endémique… la nouvelle économie n’est pas advenue. Les algorithmes sont omniprésents, mais ce n’est pas pour autant que le capitalisme s’est civilisé. Au contraire.

La thèse de ce livre est qu’avec la digitalisation du monde se produit une grande régression. Retour des monopoles, dépendance des sujets aux plateformes, brouillage de la distinction entre l’économique et le politique : les mutations à l’œuvre transforment la qualité des processus sociaux et donnent une actualité nouvelle au féodalisme.

Cédric Durand est économiste à l’université Sorbonne Paris-Nord. Ses recherches portent sur la mondialisation, la financiarisation et les mutations du capitalisme contemporain.

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Anne Steiner / Révolutionnaire et dandy / L’Echappée / Rencontre

Mercredi 23 septembre à 19h30

dandy

Premier sur la liste des « principaux révolutionnaires de Paris » dressée en 1911 par les services de la Sûreté, Miguel Almereyda, né Eugène Bonaventure Vigo, a connu la prison dès ses 16 ans.

Anarchiste puis blanquiste, on le retrouve au cœur de toutes les mobilisations politiques de la « Belle Époque ». Maniant la titraille comme de la dynamite, il fait de La Guerre sociale le journal subversif le plus lu de son temps.

Anne Steiner est maître de conférences en sociologie à l’université de Paris Ouest-Nanterre. Elle a travaillé sur les mouvements de lutte armée des années 1970, la fonction sociale du café dans les anciens quartiers populaires, et enfin sur le mouvement individualiste anarchiste (Les En-dehors, L’échappée).

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Valentine GOBY / L’Anguille / Lecture musicale

Samedi 19 septembre à 17h,
Camille est née sans bras. Avant son déménagement cela ne posait de problème à personne mais dans ce nouveau collège, le regard des autres ne la quitte plus. C’est vrai qu’elle est impressionnante avec sa bouche et ses pieds d’une rare dextérité. Quand ils la voient nager comme un poisson, ses camarades n’en croient pas leurs yeux. Enfin, acceptée, l’enthousiasme de Camille l’anguille va gagner Halis, cet élève que l’on chahute à cause de son poids.
Une magnifique réécriture de Murène par Valentine Goby qui traite du handicap et de la différence avec humour et intelligence.
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Aphra Behn Punk & Poetess, Aline César, Supernova

Vendredi 18 septembre à 18h

aphra

Venez célébrer avec nous Aphra Behn le 18 septembre à partir de 18h à la librairie Le Monte en L’Air grâce au texte singulier et poignant d’Aline César issu de sa pièce de théâtre éponyme. C’est une histoire de passeuses, de mise en lumière, une histoire de courage que nous avons hâte partager avec vous.

Dans un poème célèbre, Aphra Behn s’inquiète de sa postérité et demande qu’on « accorde à ses vers l’immortalité ». Pourtant la poétesse et dramaturge anglaise Aphra Behn (1640 -1689) a eu beau être reconnue et avoir du succès en son temps, elle n’en fut pas moins oubliée et dédaignée jusqu’à ce que Virginia Woolf puis les féministes anglo-saxonnes des années 70 rendent hommage à cette pionnière. Espionne aux Pays-Bas, aventurière, savante, voyageuse, elle rencontre les Amérindiens d’Amazonie et assiste à une révolte d’esclaves au Surinam.

Aphra Behn est surtout l’une des premières écrivaines à vivre de sa plume et à s’imposer sur la scène théâtrale londonienne. Ce succès lui coûta entre autres un libellé sarcastique qui la qualifie de « pute et poétesse » (‘Punk and Poetess’), rappelant ainsi qu’une femme qui s’exprime sur la scène publique était aussi perçue comme une femme publique.

__”Libre, indépendante, contestataire et féministe avant l’heure, Aphra Behn n’est pas seulement pour moi une épigone singulière, elle pose aussi la question de la légitimité, de la possibilité de créer et de la nécessité de se positionner parfois à la marge des courants idéologiques dominants. C’est pourquoi je mène un travail d’écriture et de mise en scène autour d’Aphra Behn, c’est pourquoi je pourrais aussi revendiquer cette épithète ‘Punk and Poetess’.” Aline César

__extrait de la postface d’Edith Girval* :
“Vous n’imaginez pas combien de fois on m’a demandé pourquoi je m’intéressais à cette dramaturge du XVIIème siècle à demi célèbre. On me regardait comme une bête curieuse, un rat de bibliothèque sans doute détachée des réalités de son époque.
Alors, quand Aline César est venue me trouver pour faire de Behn un spectacle, lui redonner cette vie populaire et publique dont elle rêvait, la gloire littéraire qu’elle s’était tuée à revendiquer pour être l’égale de ses camarades d’écriture masculins – j’ai bien entendu sauté sur l’occasion.
Ne vous méprenez pas – non, non, non, non. Je vous arrête tout de suite. Il ne s’agissait pas de « dépoussiérer » Aphra Behn, loin de là. Bien malheureusement pour nous, le féminisme d’Aphra Behn n’a pas pris une ride en trois siècles.
Comment ça ?
Nous avons bien gagné le droit d’écrire et de publier des livres (dans une petite partie du monde, et si on a reçu l’éducation suffisante pour savoir le faire). Le droit de vote (pas encore partout). L’égalité ? Non, pas encore.
Alors Aphra Behn, pour moi, pour Aline, pour Virginia Woolf, et pour toutes les femmes du monde, c’est une voix familière, une amie irrévérencieuse et gaie qui nous rappelle que personne n’est moins que les autres. Que nous avons le droit de crier avec elle. Une voix que l’on entend malgré les siècles comme si elle était la nôtre.”

ALINE CESAR :
Lire la biographie en entier : https://www.supernovaeditions.com/aline-cesar/

Autrice, metteuse en scène, historienne de formation et chargée de cours à l’Institut d’Etudes Théâtrales de Paris III —Sorbonne Nouvelle, Aline César a continué en parallèle la recherche universitaire sous la direction de Josette Féral en s’intéressant en particulier au rapport entre réel et fiction.

En 2004, elle fonde la Compagnie Asphalte (compagnieasphalte.com), une compagnie à l’identité urbaine, à l’image du territoire sur lequel la compagnie grandit en Ile de France : «— Asphalte ? Vous écrivez ça comment ? — Comme le bitume.».

A partir de 2013 elle commence le «Projet Aphra Behn» en allant à la rencontre de son œuvre et de sa vie par l’écriture. Elle développe un triptyque traversé par des interrogations communes : la place d’une artiste femme, libre et contestataire,la révolte et le basculement vers une société réactionnaire. Aphra Behn, Punk and Poetess est le premier volet, suivi d’Oroonoko, le prince esclave, inspiré du roman éponyme de Behn. Elle prépare actuellement le dernier opus, Le troisième soir, une fiction sur la réaction et la transgression qui nous plongera dans les dix dernières années de la vie de l’écrivaine.

*Edith Girval est traductrice et autrice d’une thèse sur L’esthétique de la curiosité dans les fictions d’Aphra Behn (Université Paris III-Sorbonne Nouvelle, sous la direction de Line Cottegnies, 2013) publiée récemment sous le titre Le Défi de l’équivoque. Fiction et curiosité chez Aphra Behn (Classiques Garnier, 2018).