François part à Lisbonne pour tenter d’y retrouver son frère Julien, afin qu’ensemble ils décident de ce qu’il conviendrait de faire du corps mort de leur père. Mais errant dans cette ville qu’il connaît depuis longtemps et où les souvenirs l’assaillent – tandis que Julien la découvre –, il se remémore quelques épisodes marquants de son existence, et tente de mettre à jour les raisons d’une certaine incompréhension entre son frère et lui. Les retrouvailles avec l’intrigante Guida ne feront qu’augmenter le trouble qui le saisit.
Frédéric Touchard, réalisateur, romancier et artiste vidéo, partage sa vie entre la France et le Portugal. Que ce soit à travers ses films documentaires, ses installations vidéo ou ses écrits, il cherche à communiquer le rapport sensible le liant au monde qui l’entoure. Lisbonne, Andante est son troisième roman.
CONANN INTERNATIONAL / ScrapBook de Bertrand Mandico avec un texte de Pacôme Thiellement.
Images, collages et recherches autour du film CONANN et de ses ramifications.
Signature-collage et discussion avec Bertrand Mandico et Pacôme Thiellement autour du film CONANN et de ses satellites (Pacôme ayant participé à l’aventure Conann aux Amandiers).
Présentation du ScrapBook, mais aussi des vinyles des films de Bertrand Mandico, des éditions DVD, des affiches etc.
Pınar Selek s’intéresse aux différentes étapes de la construction de la domination hégémonique masculine, essayant de « sonder les ténèbres qui font d’un bébé un assassin ». L’enquête de terrain initiale menée en 2007, l’avait conduite à rencontrer des hommes d’origines géographiques et de milieux sociaux très différents sur plusieurs générations ayant seulement en commun d’avoir été obligés de faire leur service militaire, obligatoire en Turquie. Ce fut l’objet d’un premier ouvrage, Service militaire en Turquie et construction de la classe de sexe dominante – Devenir homme en rampant (L’Harmattan, 2014). L’autrice y étudiait les différents mécanismes à l’œuvre pour formater les individus : dépersonnalisation, violence, soumission, absurdité et arbitraire d’ordres auxquels les jeunes appelés ne peuvent se soustraire, nationalisme et culte du pouvoir, de la force.
Avec ce nouveau livre qui réarticule les éléments de ses recherches précédentes, Pınar Selek élargit sa réflexion, nourrie de références philosophiques à nos sociétés toutes entières, régies par un capitalisme effréné et un mépris à l’égard des femmes dans un contexte mondial de guerres et une montée des régimes autocratiques. Un texte fort et nécessaire. C’est dans un cadre très particulier, celui du système répressif turc, que Pınar Selek a mené son enquête, défiant la censure omniprésente. Exilée en France depuis 2011, elle est victime d’un acharnement judiciaire de la part de l’État turc depuis 25 ans et menacée de mort.
Dédicace avec Anne Zeum pour la sortie de son album jeunesse Coucou!
Un album drôle et jubilatoire dans lequel Anne Zeum rend visible l’invisible : quand l’infiniment petit rencontre l’infiniment grand…
“— Alors Berthe, vous n’avez toujours pas petit-déjeuné ?” Jean-Claude, petite cellule verte, n’a pas le temps de finir sa phrase qu’il est mangé par Gilbert, gros microbe bleu lui-même avalé par un épais virus rose. On dézoome ainsi de case en case, jusqu’à se retrouver au fond d’une main d’enfant, qui est lui-même dans une ville, une planète, un système solaire. Mais est-ce que l’infiniment grand ne ressemble pas étonnamment à l’infiniment petit… ? D’ailleurs, tiens, revoilà Berthe et Jean-Claude ! Et zou, la boucle est bouclée.
Anne Zeum est inspirée depuis toujours par les microbes, les bactéries, les virus, et tout cet univers de l’infiniment petit que chaque être humain porte en lui et qui est d’une très grande force graphique. Entre biologie et science-fiction, elle puise dans ces formes et ces couleurs pour créer son propre monde artistique.
Une soirée avec Dr Kpote, auteur de Pubère la vie : à l’école des genres, pour parler féminismes, luttes contre les LGBTphobies, place des hommes dans les luttes, déconstruction, égalité tout simplement. La rencontre sera modérée par Iris Derœux, journaliste.
Dr Kpote est éducateur en vie affective et sexuelle auprès des adolescents. Il raconte les échanges drôles, touchants, voire parfois inquiétants qu’il peut avoir, dans les lycées, avec les groupes de jeunes. Tout y passe, non sans sincérité, non sans provoc non plus : sexualité, porno, clitoris, harcèlement, religion, consentement, amour, peurs.
Mais son livre, Pubère la vie, va bien au-delà de la simple chronique : ces ados post MeToo sont aussi tiraillés entre une déconstruction en marche et les injonctions conservatrices de leur entourage (famille, école, religion, société). Dr Kpote lui même n’est pas étranger à ces interrogations, homme cishet blanc dans un métier du care, en charge d’une éducation à l’égalité qui est au coeur des débats aujourd’hui.
Pubère la vie est le récit de l’éducation à l’égalité aujourd’hui, pour les vieux comme pour les jeunes, ses enjeux, ses méthodes, comment on la donne, comment on la reçoit. L’enjeu est grand si l’on veut sortir des violences.
Venez rencontrer notre équipe à l’occasion du huitième numéro d’Immersion, consacré au thème des Esprits Animaux.
A partir de 19h30, les membres de notre comité de rédaction vous présentent notre nouveau numéro, et vous parler de la représentation et la simulation du vivant dans les jeux vidéo.
Comment peuvent-ils nous aider à repenser notre rapport aux animaux ? Comment parviennent-ils à modéliser des formes d’intelligence et de dialogue avec le non-humain ? Permettent-ils d’imaginer de nouvelles manières d’interagir avec le monde animal ?
Pour aborder ce sujet si passionnant, plusieurs auteur-ices prendront la parole, avant un pot convivial avec toute l’équipe.
En présence de : Hélène Birlouez, Alix Desaubliaux et Ulysse Mathieu.
“Les textes de Colette Thomas présagent la formation d’un autre univers ; ils sont tout ce qui reste d’un monde qui a sombré, asphyxié par l’être, le serpent.” Antonin Artaud, 1947.
En 2021, les éditions Prairial faisaient reparaitre Le Testament de la fille morte, unique livre publié de son vivant par Colette Thomas. Les recherches occasionnées par cette réédition ont permis de préciser une biographie qui tenait jusque-là de la légende, mais surtout de découvrir une impressionnante masse de textes inédits. C’est la partie de ce fonds remontant aux années 1950 à 1955 qui est publiée pour la première fois dans Cette fois-ci la forêt était vierge.
Pour cette soirée spéciale, Pacôme Thiellement et Gaspard Maume, respectivement préfaciers du Testament de la fille morte et de ce livre d’inédits, évoqueront les circonstances de cette découverte, mais aussi l’importance et l’histoire de la poétesse.
Samedi 18 novembre à 17h, présentation de l’ouvrage-catalogue d’exposition à l’occasion de Ripostes ! Archives de luttes et d’actions, 1970-1974. Rencontre co-organisée par La Contemporaine, CNRS éditions, le Lieu-Dit et le Monte-en-l’air.
Cette exposition se tient du 15 novembre 2023 au 16 mars 2024 à la Contemporaine (184, cours Nicole Dreyfus, 92 000 Nanterre). Conçue à partir d’une sélection d’environ 500 pièces issues des collections de La contemporaine, l’exposition donne à voir la variété des mobilisations qui ont agité la France au début des années 1970.
Le « peace and love », la culture hippie et la « libération sexuelle » ont eu tendance à faire oublier combien, en France, les années 1970-1974 furent traversées de tensions, de conflits ou d’affrontements. Ce début de décennie post-68 est largement habité par la figure de la violence, celle de l’État ou celle considérée comme une option par les mouvements contestataires. Quels moyens mobiliser dans les luttes locales, nationales ou internationales ? L’occupation d’une usine, la séquestration d’un patron, la préparation au « coup de poing » sont-elles légitimes ? Le recours à des formes d’action directe illégale est-il même inévitable pour espérer « changer la vie » et combattre les diverses formes d’oppression ? Ou bien faut-il malgré tout privilégier la non-violence, la désobéissance civile ? Les archives ici réunies et commentées font entendre les questionnements qui traversent le début des années 1970 – et qui demeurent pour partie les nôtres.
Des pièces d’archives – tracts, brochures, affiches, photographies, etc. – choisies et commentées composent un récit vivant qui nous fait redécouvrir la France contestataire du début des années 1970, dont les échos résonnent avec force cinquante ans plus tard.
En 2017, Emmanuel Macron a été élu président de la République française grâce aux voix de millions d’électeurs qui ont voté pour lui parce que c’était le seul moyen d’empêcher la victoire de Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national.
Le nouveau chef de l’État français avait alors déclaré que cette victoire l’ engageait . Cinq ans plus tard, après sa réélection : il a une nouvelle fois promis de faire barrage aux idées de l’extrême droite .
Mais depuis le début de son règne, il n’a cessé, au contraire, de favoriser la progression de la droite nationaliste et xénophobe.
Ce président qui a érigé le mensonge en mode de gouvernement avait promis de construire un rempart contre le pire : il lui aura finalement ouvert un boulevard.
Mercredi 15 novembre à 19h30, rencontre avec Patrick Boucheron, Marie Cosnay, Marcelline Delbecq et Amélie Lucas-Gary pour fêter les quatre nouveaux titres de la collection Fléchette des éditions Sun/Sun. Rencontre organisée en partenanriat avec En attendant Nadeau et animée par Jeanne Bacharach.
Fléchette est une collection de livres où dialoguent les images des Archives de la Planète réalisées par Albert Kahn et 12 opérateurs, de 1909 à 1931 avec des textes d’auteurs contemporains. Chaque autrice et auteur est invité.e à se saisir d’une image (autochromes et/ou film) et à écrire à partir de cette image.
Partant de la même démarche, les textes abondent sous des formes différentes, texte documentaire, poétique, fictionnel, essais.
Une actualisation et une réactualisation cent ans plus tard de la question de la disparition des mondes.
Chacun des livres comporte en ouverture une reproduction de l’autochrome choisie. Cette image se lit aussi bien en opacité qu’en transparence avec une source lumineuse. L’image insérée en début d’ouvrages peut à nouveau circuler.
Patrick Boucheron, Les colonnes de San Lorenzo
Au moment de se réveiller – on dit parfois : retrouver ses esprits – tout lui était revenu d’un coup, les pas perdus de ces années passées, la volonté d’en ralentir l’oubli, le goût pour les traces qui
s’estompent. Il s’était glissé dans l’entrebâillement des colonnes de San Lorenzo et s’y retrouvait, tranquille. C’est toujours beau de rêver d’un passé retrouvé, cela peut même être somptueux. Mais cette beauté est- elle historienne, et n’y a-t-il pas un coup de force à vouloir s’autoriser, et tirer bénéfice, de l’émotion d’appartenance qui consiste justement à s’y retrouver ?
Marie Cosnay, Toi et ton frère
À tous les jeunes héros qui ont pris des bateaux, qu’ils aient disparu pour toujours dans la mer d’Alborán ou qu’ils aient atteint les rives interdites et désirées, ces pages sont dédiées.
Marcelline Delbecq, Envolée
Quelles traces les lieux conservent-ils des évènements qui s’y sont déroulés ? Sous quelle forme le sol, les arbres, les bâtiments, gardent-ils quelque part en eux la non-concordance des temps qui s’y déroulent ? Qu’est-ce qu’un film tourné sans prévision d’être monté ni montré, aujourd’hui tombé dans le domaine public, conserve d’une mémoire familiale entière- ment évanouie ?
Amélie Lucas-Gary, Féticheuses
À dix, je pose l’index à la surface et j’ouvre les yeux sur la mer bleue. Trois fois, je recommence, trois fois, c’est ce qui arrive : le beau milieu de l’océan. Alors je fais tourner le globe les yeux ouverts et je vois passer le Bénin, le grand baobab dressé du sud vers le nord que dessinent ses frontières. La qualité du nom de ce pays, Bénin, m’apparaît pour la première fois : «inoffensif». Dans la vie, je cherche les lieux sûrs, les gens gentils, ce qui ne me tuera pas, et j’apprécie ce signe.