Mardi 26 septembre à 18h30, lectures et discussion avec trois poétesses des éditions La Peuplade : Marisol Drouin, Anne Martine Parent et Sophie Dora Swan en compagnie de Julien Delorme (directeur commercial Europe de La Peuplade)

Jumeau jumelle de Marisol Drouin
C’est un livre qui a été repris tant de fois, qui a déjà compté un millier de pages raturées. Et si c’était le dernier? On y entre dans le temps du livre et dans le temps de la maladie: deux pièges monstrueux. Alors qu’une géante rouge grandit au centre du crâne de son frère, l’autrice tente de contenir les éclats de sa pensée. Son miroir jumeau lui renvoie les souvenirs de l’enfance, tout ce qui en elle a désiré que la vie soit magnifiée, sublimée. Elle n’a de cesse de réécrire encore et encore l’expérience de la peur et de la fragilité.
Plaidoyer pour notre insatiable besoin de consolation, Jumeau Jumelle se présente sous forme de fragments condensés, l’écriture y est vive et obstinée, attentive à ce qui s’ouvre et tonne dans le silence d’une conscience confrontée au réel.
Le livre embrasse tout. Il est cet amas de mystère et de clarté. Où je meurs. Où je ne meurs pas. Où mon frère va mourir. Où mon frère ne va pas mourir.
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L’horizon par hasard de Anne Martine Parent
Depuis l’enfance, une femme avance, se perd, se métamorphose jusqu’à la disparition, ses pieds dans le sable, ses cheveux au soleil, ses mains ouvertes, son corps fatigué. L’intimité de sa chambre abandonnée explose de mystère et révèle à voix basse l’histoire de ses joies et de ses douleurs.
En un réseau serré d’échos poétiques, Anne Martine Parent intrique silhouettes et fantômes, constellations, forêts, villes de sable et plages en ruines. Les peaux raccommodées de feuilles mortes, les corps féminins trahis et disloqués, qui se défont et se recomposent, deviennent autant de lieux de réparation, d’horizons fulgurants qu’on échafaude en retenant son souffle.
Nous accrochons notre survie aux branches des arbres, nos mains hésitantes et furtives
construisent des abris.
Nous n’avions pas prévu l’orage et ses écorchements.
Nous étions verticales claires et verts frémissements.
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Voir Montauk de Sophie Dora Swan
De retour dans son pays natal après une longue absence, une femme prend soin de sa mère tombée malade. La veille de son hospitalisation, sa fille lui fait une promesse : l’emmener à Montauk, quand tout ira mieux. Mais comment voguer jusque-là ?
Boussole pour éviter la chute et déjouer l’urgence, l’écriture dessine la route vers ce lieu inconnu, au détour des trajets et des souvenirs réveillés par les souffrances de la mère. Montauk se révèle être une utopie du calme, du bruit aboli, de la parole retrouvée. Un lieu où, enfin, entre une mère et une fille, tout est simple.
Journal d’une tempête, Voir Montauk est une déclaration d’amour, où l’ironie et la poésie fendent la glace clinique des hôpitaux.
mais il faut d’abord que j’apprenne ta mort, que j’apprenne à te laisser mourir, que j’arrête de dire non comme le font toujours les mamans