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Bruno Latour / Pourquoi la critique est-elle à court de carburant ? / Météores / Rencontre

Rencontre avec Alice Mortiaux jeudi 27 novembre à 19h30.

Dans ce texte majeur de 2004, inédit en français, Bruno Latour s’inquiète de l’essoufflement de la critique : en se donnant pour tâche de déconstruire toutes les illusions, elle finit pour nourrir un état de scepticisme généralisé et renforcer ce qu’elle combat. Il propose de repeupler nos manières de penser la puissance des faits, tissés d’activités hétérogènes et d’intérêts pluriels. Un plaidoyer théorique essentiel à l’heure où les pouvoirs réactionnaires se réclament de la post-vérité. Didier Debaise explore la puissance politique de cette démarche conceptuelle, et Alice Mortiaux montre à quelles conditions l’activité critique peut se défaire de ses effets destructeurs au profit de nouvelles formes de rationalité.

Narratrice, artiste plasticienne et chercheuse, Alice Mortiaux termine actuellement une thèse en Arts et sciences de l’art entre l’Université Libre de Bruxelles et l’École de Recherche Graphique (Bruxelles). Ses recherches empruntent simultanément deux voies, celle de la philosophie et celle de la fiction, pour explorer un même réseau d’obsessions et de questions autour de ceux que B. Latour nomme les modernes : leurs affects, leurs perspectives, leurs territoires, la manière dont leurs abstractions les façonnent. Dans la partie philosophique de ses recherches, elle explore ces questions en utilisant principalement les outils de Bruno Latour et d’Isabelle Stengers, de Gilles Deleuze et du pragmatisme américain (W. James, J. Dewey). Dans la partie artistique, elle reprend ces problèmes dans leurs implications sensorielles et affectives, en passant par le dessin, l’écriture et le détournement d’archives pour composer un récit de fiction expérimental.

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