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Graphzine-graphzone / Xavier-Gilles Néret / Rencontre

Vendredi 4 octobre à 19h, rencontre avec Xavier-Gilles Néret.

Xavier-Gilles Néret, Graphzine Graphzone​ (Le Dernier Cri / Éditions du Sandre, Marseille / Paris, 2019)

Graphzine Graphzone est une étude consacrée aux graphzines, cette alternative, née dans le sillage du punk, tant à la bande dessinée qu’à l’art institutionnel dit contemporain. Si l’univers du graphzine peut en effet sembler proche de celui de l’édition de bande dessinée indépendante, un pas de plus est fait dans la radicalité : les producteurs de graphzines, en bons praticiens du Do it yourself, privilégient l’autoproduction et les tirages restreints, expérimentent différents procédés d’impression et s’affranchissent volontiers des contraintes de la narration traditionnelle. Ce qui les
unit est sans doute l’obsession des images (des plus conventionnelles aux plus étonnantes et choquantes) et une réalisation artisanale souvent menée en « réseau ». Pour retracer l’histoire et appréhender les enjeux conceptuels de cette production, l’auteur s’appuie largement sur le propos des hommes de l’art, une approche chorale qui répond au caractère polymorphe du graphzine. Partant des pionniers (Bazooka et Elles Sont De Sortie), X.-G. Néret explore en détail ce phénomène qui allait foisonner en dehors des institutions à partir des années 1980. Un territoire neuf s’ouvrait, qui brisait les conventions narratives de la bande dessinée par le rapprochement ambigu d’images et de textes. En analysant la variété des influences et des formes du graphzine, parmi lesquelles le heta-uma, courant graphique japonais inventé par Teruhiko Yumura, source importante bien que souterraine, l’auteur dégage l’essence de cette pratique. Le graphzine se révèle être un art de vivre, l’affirmation d’une puissance créatrice qui implique un renversement de valeurs favorisant l’expression des singularités ; une liberté qui se manifeste tant au niveau de la forme, expérimentale, que du contenu, soumis à aucune censure autre que celle que les artistes s’infligent eux-mêmes – au risque, pour certains, de se voir intimidés ou condamnés. Ils explorent ainsi, parfois avec une désarmante « innocence insatiable », des territoires que les instances normalisatrices réprouvent,
notamment ceux qui ont trait à la sexualité et à la mort. X.-G. Néret y voit aussi une puissante avant-garde graphique, dans le sillage de Dada, du lettrisme et du situationnisme, contribuant à prolonger en la renouvelant « une histoire secrète du XX e siècle ».

Xavier-Gilles Néret enseigne la philosophie de l’art et du design en CPGE à l’École Duperré Paris et à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. On compte parmi ses publications des études sur Bernard Saby (Les Yeux fertiles, 2008 et 2012), une monographie consacrée aux papiers découpés de Matisse, dont il a aussi réédité l’album Jazz, deux ouvrages publiés chez Taschen (2009 ; nouvelles éditions en 2014 et 2018). Il est également l’auteur de Daisuke Ichiba, l’art d’équilibrer les dissonances (Arsenicgalerie, 2017), qui fait écho aux enjeux soulevés dans Graphzine Graphzone, et, dernièrement, de Wataru Kasahara, La peau de l’univers (Éditions E2, 2019).

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David Dufresne / Dernière sommation / Grasset / Rencontre

Jeudi 3 octobre, 19h

Dernière sommation
David Dufresne
Grasset

C’est l’histoire d’un journaliste pas comme les autres. Etienne Dardel, 50 ans, fou de littérature, de punk, et d’Internet, croit de moins en moins à son métier. C’est un idéaliste roué, un cœur pur et pugnace, défenseur de toutes les libertés. Franc tireur, il a rendu sa carte de presse et travaillé à l’étranger. Son pays semblait avoir renoncé à tout destin social et politique mais soudain, par un hiver inattendu… il se réveille. Une colère monstre, qui trouve son étendard sous la forme d’un gilet fluorescent. Est-ce une révolution ? C haque samedi désormais, la foule se dresse, Paris brûle, comme les belles vitrines, entre clameur, désespoir et combat politique. En face, le gouvernement et sa police. Etienne Dardel ne dort plus. Il roule à moto. Il filme. Il tweete. Il interpelle: @allo place Beauvau c’est pour un signalement. C’est donc ça la démocratie ? Ces mains arrachées, ces yeux crevés, cette violence de l’Etat ?

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Rencontre avec Bernard Banoun, traducteur

Mercredi 2 octobre à 19h, rencontre avec Bernard Banoun, traducteur de Josef Winkler publié aux éditions Verdier. Nous évoquerons également Histoire des traductions en langue française, XXe siècle.

Rencontre animée par Florian Caschera.

Le Livret du pupille Jean Genet

Ni récit autobiographique, ni essai critique, ce livre est un témoignage de reconnaissance de Josef Winkler à l’égard de Jean Genet pour le rôle fondamental qu’il a joué dans sa création. C’est une percée sensible dans le monde imaginaire qui les rapproche.

La lecture de Genet fut pour le jeune écrivain autrichien une révélation et une planche de salut – « la hache pour briser la mer gelée qui est en nous » dont parle Kafka dans une célèbre lettre.

Au fil des chapitres, Winkler évoque les puissants effets de la lecture et ce qu’il y a trouvé de lui-même : la marque funeste du catholicisme, le goût de la théâtralité, la marginalité, la violence des métaphores, la prédilection pour les proscrits et les réprouvés.

Les phrases entrelacées des deux écrivains composent un récit d’initiation qui donne aux deux œuvres un tranchant que rien ne saurait émousser.

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Histoire des traductions en langue française, XXe siècle

Ce quatrième et dernier tome de l’Histoire des traductions en langue française achève un projet inédit par son ampleur et ses perspectives : retracer l’histoire des œuvres traduites et des traducteurs, dans tous les domaines, partout où le français a servi de langue de traduction, depuis l’invention de l’imprimerie jusqu’à nos jours.

Portant sur la période qui va de 1914 au tournant des xx–xxie siècles, ce volume se confronte au spectaculaire phénomène d’extension spatiale et quantitative qui caractérise la traduction au xxe siècle : on estime que le volume des traductions publiées après 1960 équivaut à celui des traductions publiées avant cette date. Parallèlement, les réflexions théoriques et méthodologiques connaissent un fort développement ; siècle de la retraduction, le xxe siècle a aussi vu naître une discipline nouvelle : la traductologie.

Après une présentation du contexte éditorial, social et intellectuel au sein duquel les traductions prennent place, l’ouvrage étudie celles-ci dans le domaine littéraire, puis dans celui des arts, et enfin dans le vaste territoire des sciences. De nouveaux champs d’étude font ainsi leur apparition : littératures de témoignage, de genre, histoire de l’art, musicologie, chanson, bande dessinée, cinéma, anthropologie et sociologie, psychanalyse, féminisme…

Fruit de la collaboration de quelque 200 universitaires de toutes nationalités, le volume est complété par deux index, qui comptent respectivement 3 500 auteurs traduits et plus de 4 300 traducteurs. Dans l’ensemble des quatre tomes, ce sont ainsi plus de 7 000 traducteurs qui auront été identifiés.

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La parisienne libérée / Le nucléaire, c’est fini / La Fabrique

Mardi 1er octobre, 19h

Le nucléaire, c’est fini
La Parisienne Libérée
La Fabrique

Alors que les géants du secteur font faillite les uns après les autres, l’industrie nucléaire est désormais directement menacée par d’innombrables tempêtes, inondations, sécheresses et canicules, toujours plus brutales. Manifestement, le climat a choisi son camp : il est antinucléaire. Mais pouvons-nous compter sur la dégradation des conditions financières et climatiques pour mettre fin à une production qui reste étroitement liée à des enjeux politiques et militaires ?
Mêlant enquête et récits, ce livre déroule le fil de notre condition nucléaire et plaide pour un déconfinement radical. Plus qu’un diagnostic, c’est le signal d’une rupture : le nucléaire, c’est fini !