Mercredi 6 octobre à 19h


Rencontre animée par Florian CascheraLa rivière draguée, Arno Calleja, édition Vanloo21 juin 1985 à Taipei, un promeneur découvre sur une berge le corps sans vie d’une enfant que la rivière vient de rejeter. Sans nom, sans passé, sans histoire, ”la petite inconnue de la rivière” sera, pendant trente ans, l’objet d’une enquête qui n’aboutira jamais.
Le souvenir de ce meurtre hante la ville et modifie ses habitants. En l’absence de causes, les effets se détachent, s’autonomisent et se déchaînent. L’ordre des jours se dérègle. Des légendes urbaines naissent. De la neige tombe en été. Le cours de la rivière s’inverse. Des fantômes, jusqu’alors invisibles, se manifestent. Des forces, jusqu’à présent silencieuses, se mettent à parler.Antoine Brea, L’enfer de Dante mis en vulgaire parlure, éditions Le QuartanierQu’on se rassure, ceci n’est pas vraiment une traduction. Plutôt une variation, une révision. Un hommage et un éclat de rire. Où l’invention langagière, mâtinée d’archaïsmes et d’antépositions loufoques, puise dans l’argot pour composer la «vulgaire parlure», sorte de miroir renversé du «vulgaire illustre» théorisé ailleurs par l’auteur de la Comédie. Une mutation grotesque s’opère ainsi au cœur du texte, qui n’en respecte pas moins la rime tierce et une métrique régulière, et qui au fond, peut-être, ne fait que pousser à son paroxysme le comique de style, sinon de contenu, de l’original.