Dimanche 23 octobre à partir de 17h, on fête l’été indien québécois avec de l’éditeur montréalais, L’Oie de Cravan. Rencontre avec Jonas Fortier et Orane Thibaud à l’occasion de la publication de leurs livres, et du n°3 de la revue Tantôt. Elias Soma, poète publié aux éditions Hourra, et présent dans la revue sera également présent. Rencontre animée par Antoine Bérard

Jonas Fortier : Courbure de la Terre
Jonas Fortier est d’avis que les poèmes de Courbure de la terre, dit-il, « sont endeuillés, inquiets de leur sort, ils palpitent, ils ont des vertiges, des étourdissements, ils sont comme des paysages ou des villes vus de très haut : on embrasse du regard, de loin, on voit plein de choses en sachant très bien qu’il y en a plein d’autres qu’on ne voit pas. Ils sont des élans pour vivre avec les choses rendues loin : tout finit par s’éloigner de nous, mais comment ne pas souhaiter que la vie continue, que tout vive, que rien ne cesse…. »
Orane Thibaud : Toute raison de m’aimer est forcément bonne
Il y a dans la poésie d’Orane Thibaud une compréhension respiratoire des mécanismes de la parole, de ses silences profonds à ses mouvements épineux. Voilà son premier livre, 112 pages que traverse la joie de parler. C’est une gymnastique nue qu’on croirait habillée de vertiges. La voici dans sa chambre tentant d’échapper aux matières mortes tandis qu’un autre jour la quitte en passant par la voix.
La revue Tantôt
Troisième numéro de la revue Tantôt, revue de poésie imprimée à la main à Tiohtià:ke / Montréal depuis l’automne 2021. Vieillir l’a rendue jeune d’un an. Et puisqu’elle est pareille au temps – une création –, elle passe entre nos mains, elle fait qu’un monde nous soit présent. Il y a un siècle, sa bisaïeule la revue Maintenant d’Arthur Cravan fit peut-être un rêve où l’avenir lui apparut, et vit que l’on s’était souvenu d’elle.
Le n° 3 :
Accueillant près de vingt poètes, ce numéro réunit de courts textes sublimes représentatifs de l’effervescence poétique au Québec. En plus des poèmes méconnus du portugais Al Berto et de l’afro-allemande May Ayim, qui constituent la section traduction, deux textes du jeune poète français Elias Soma nous révèlent l’esprit hallucinatoire de la poésie écrite aujourd’hui par nos ami·es en Europe. Des poètes plus connu-es en côtoient d’autres qui voient leurs poèmes paraître pour la toute première fois. Ainsi, aux côtés de Denise Desautels et Patrice Desbiens, on découvre des voix nouvelles telles que celles de Cherry Blue et de Princesse Lamarche, et une réédition de la plus grande oubliée de la poésie québécoise, Huguette Légaré.