Publié le Laisser un commentaire

Classe d’Étienne Penissat et Étranger de Karine Parrot / Anamosa / Rencontre

Jeudi 21 septembre à 19h30

Comment lutter dans un monde qui n’aime rien tant que décréter le bouleversement de tout ? C’est bien simple : même les mots paraissent devoir perdre leur sens. La « révolution » est devenue l’étendard des conservateurs, la régression se présente sous les atours du « progrès », les progressistes sont les nouveaux « réactionnaires », le salaire est un coût, le salariat une entrave, la justice une négociation et le marché une morale. Tout ce travestissement n’est pas le travail secret d’une propagande. Il appartient à la dérégulation générale dont vit l’ordre d’aujourd’hui, qui vide les mots de leur sens et prend appui sur les ombres creuses qu’il met à leur place. Pour aller contre ce monde, il n’est alors peut-être pas de meilleur moyen que de le prendre aux mots, que de refuser, comme disait Orwell, de capituler devant eux.

Classe : historiquement, le mot est fort, associé à une remise en cause radicale de l’ordre social ; aujourd’hui, il est affaibli et ne cristallise plus les oppositions politiques, alors que les inégalités de conditions de vie et de travail sont toujours présentes. Il s’agit ici de redonner son tranchant à la classe sociale comme concept et instrument politique d’émancipation.

Le titre Étranger revient lui sous l’angle du droit, sur l’histoire de la nationalité française inventée à la fin du XIXe siècle et utilisée depuis pour fabriquer des étrangers et les soumettre à des régimes plus ou moins sévères et cruels suivant les besoins du marché du travail.

Laisser un commentaire