Jeudi 21 mai à 18h30 exposition & concert acoustique de Theo Lawrence & Victor Méchanick suivi de Zoé Harris à l’occasion du lancement de la revue de création politique Ballast n° 2.
Mois : avril 2015
Bureau d’études / An Atlas of Agendas / Éditions Onomatopee + Zones Refuges / Rencontre
Vendredi 15 mai à 18h, rencontre avec Xavier Fourt du collectif d’artistes Bureau d’études à l’occasion de la publication de An Atlas of Agendas aux éditions Onomatopee et présentation de la plateforme d’édition et de diffusion Zones Refuges avec les cartes de Bureau d’études, les disques du label Erratum et du Prix Russolo, les revues Orbs et Prism Escape, les journaux La belle au bois dormant et La planète Laboratoire, les éditions des zones refuges, les dessins antennes de Cosmin Horia Samoïla et Marie-Christine Driesen,…
La présentation sera suivie d’une conférence de Xavier Fourt intitulée :
“Des univers de contrôle aux zones communes”
Hors de tout débat et parfois même hors de toute visibilité, des réseaux de pouvoirs se sont constitués au niveau mondial pour s’assurer le contrôle sur la définition de l’avenir de la planète. Depuis plus de quinze ans , le collectif d’artistes Bureau d’études a tenté de les analyser et de les cartographier. Ces recherches sont rassemblées pour la première fois dans un même recueil.
Ainsi reliés, ces différents travaux, qui représentent une des tentatives contemporaines la plus aboutie dans ce domaine, rendent visible un agenda coordonné pour la domination structurelle et opérationnelle intégrale des mondes.
Bureau d’études ausculte l’étourdissante structure de ce système de contrôle avec ses organisations, ses acteurs, ses mythes fondateurs et ses symboles ainsi que les conflits qui le traverse.
Faisant fi de tout découragement devant un système qui s’auto-promeut comme irréversible, Bureau d’études documente également les tentatives actuelles de rupture ou d’exode vers des zones libres, exploratoires et résiliantes tout autour de la planète.
L’ouvrage est un voyage de la carte au territoire. Il part du plus abstrait pour s’acheminer vers l’action concrète d’une multiplicité d’êtres dans une localité. Ce qui est signifié ici c’est donc que la rupture ou l’exode se produit par l’expérience qui reste la condition de libération du dogmatisme en général et, en particulier, du dogmatisme industriel.
Beehive Collective & Projecte Úter / Lancement
Mercredi 13 Mai à 18h30, les Editions du Chemin sont heureuses de vous inviter à découvrir le travail du groupe des dessinateurs américains Beehive Design Collective
en compagnie de l’artiste espagnol Carles G.O’D., qui a travaillé plusieurs mois avec le collectif et vous guidera à travers l’exploration et la compréhension du vaste monde du Beehive Collective.
Carles présentera aussi son dernier projet ProjecteUter un dessin réalisé avec la collaboration de l’artiste Tonina Matamalas au sujet de l’avortement en
l’Espagne
Willem / Willem Akbar / Editions Les requins marteaux / Lancement
Samedi 9 mai à 18h30, lancement de Willem Akbar de Willem publié aux Requins marteaux
Willem est increvable. Il a résisté à la censure, au Professeur Choron et même à l’attentat contre Charlie Hebdo.
Son œil est dans Libération chaque jour que dieu fait et dans Charlie Hebdo toutes les semaines comme son nom l’indique. Il scrute le monde et traque les petites histoires qu’il met en regard de la grande.
Pour ce nouveau recueil, il a réuni une centaine de dessins où il dissèque l’actualité récente. Ses dessins sont cruels, justes et drôles. Willem traverse les décennies d’histoire contemporaine et son œuvre traversera les siècles.
L’œil de Willem est increvable.
———————
Bernhard Willem Holtrop, dit Willem, est un dessinateur satirique néerlandais né à Ermelo aux Pays-Bas en 1941. Il fréquente l’École des Beaux Arts (aux Pays-Bas) de 1962 à 1967. Il fait partie du mouvement Provo et fonde en 1966 un journal satirique God, Nederland & Oranje, où s’illustrent entre autres Roland Topor et le futur cinéaste Picha. Le journal est interdit, et il débarque en France en 1968. Il commence à dessiner à L’Enragé (en Mai 1968). Il participe aux premier numéros de L’Hebdo Hara-Kiri qui devient Charlie Hebdo. Il fait sa rubrique
« Revue de Presse » et « Chez les esthètes ». Les textes de ses planches, rédigés directement en français, langue que le dessinateur maîtrise alors imparfaitement, contiennent à l’époque de très nombreuses fautes de grammaire et de syntaxe, que la rédaction trouve amusant de laisser telles quelles et qui deviendront l’une de ses marques de fabrique. Il participe à Charlie Mensuel et finit par en être le rédacteur en chef. Il s’applique à transformer cette revue en un tremplin pour les jeunes dessinateurs. Il collabore à Libération dès 1981. On peut le retrouver toutes les semaines dans Charlie Hebdo nouvelle formule. Avec les Requins Marteaux, Willem enrichit la collection « Carrément » de 5 ouvrages politiquement incorrects pour le plus grand plaisir des inconditonnels. Son style allie un graphisme très élégant à une satire politique des plus cinglantes, et parfois violente. À noter que les textes de ses dessins présentent toujours occasionnellement des fautes de français, bien que son niveau de langue se soit très nettement amélioré. Il a remporté le Grand prix de l’Humour Vache 1996 au Salon international du dessin de presse et d’humour de Saint-Just-le-Martel. Il obtient le Grand Prix du Festival de la Bande Dessinée d’Angoulême en 2013.
L’atelier Gatto Giallo au Monte-en-l’air
Jeudi 7 mai à 18h , Gatto Giallo est en fête ! Les dessinateurs de cet atelier Montreuillois seront au Monte-en-l’air, pour manger des chips, boire du vin et dédicacer leurs productions.
Luigi Critone avec Je, François Villon
Chloé Cruchaudet avec Mauvais genre
Margaux Duseigneur avec Mille-feuilles
Thomas Gosselin avec Sept milliards de chasseurs-cueilleurs
Matthias Lehmann avec La Favorite
Giacomo Nanni avec Lara Canepa
Benjamin Renner avec Le Grand Méchant Renard
Alessandro Tota & Pierre Van Hove avec Le Voleur de livres.
DOM GARCIA / NAME DROPPING 2 – IMAGE / Lancement & concert de Georges “Delaney Blue” avec des interventions de Joko
Mercredi 6 mai à 18h30, lancement de Name dropping 2 de Dom Garcia avec un concert de Georges “Delaney Blue” et des interventions de Joko
NAME DROPPING 2 est le deuxième opus d’une série de portraits photographiques d’artistes. Sous la direction artistique de Pierre Escot, il comptera en tout sept thèmes : la musique, l’image, l’écriture, la comédie, la mode, les freaks et pour finir, le public.
NAME DROPPING 2 / IMAGE englobe plusieurs générations de photographes, de cinéastes, de peintres et de dessinateurs comme Roger Ballen, Alejandro Jodorowsky, Kiki Picasso, JC Menu, Killoffer.
Avec ses portraits aux noirs intenses, Dom Garcia nous fait partager des instants magiques où tension et abandon s’épousent. La relation classique de distance entre le photographe et son modèle devient un rapport d’égal à égal, un échange basé avant tout sur la sensation immédiate, l’instinct, la confiance et l’instant. Recherche plastique, intensité, vérité de l’image s’entrelacent avec rigueur et émotion.
DOM GARCIA PHOTOGRAPHIE Dom Garcia est né au début des années 60 dans la banlieue sud de Paris où il passera toute son enfance. Il entre aux Arts Appliqués à l’âge de 15 ans. Après ses études, il se passionnera pour la photographie et l’informatique. Il dessinera et programmera avec les tout premiers ordinateurs personnels. Ces différentes expériences l’amèneront à exercer différents métiers dans le monde de la communication tout en continuant à créer et éditer ses oeuvres personnelles au sein des éditions Sortie du Zine. Depuis 2002, il se consacre exclusivement à la photographie. http://www.domgarcia.com
PIERRE ESCOT DIRECTION ARTISTIQUE Pierre Escot est écrivain, poète, éditeur et plasticien. Il a publié notamment, Occiput, Les Bords, Décompte Zéro, Décompte Zéro Un aux éditions Derrière la salle de bains. Il est l’auteur du triptyque vidéo Trilogie de la main droite publié aux éditions Orbe. Il est éditeur de livres d’artistes à travers les éditions PEGG, fait des vidéos, des photos et des installations. Son livre Planning, édité aux éditions PPT en 2007 et réédité en 2012, est un récit fait de notes consignées dans un agenda. L’écriture sous forme d’annotations construit un récit entrelacé où le monde impitoyable du travail tutoie la vie intérieure et fantasmatique. Son dernier livre Le carnet Lambert sortira en novembre aux éditions
Art & Fiction. http://www.laspirale.org/
**************
Chacun d’entre nous pleure pour être regardé autrement. Ce sont des gémissements de
bébés projetés dans la violence du Temps. Ce sont des cris de nourrissons qui s’écrasent
contre les murs glacés de la réalité. « Regarde-moi Seigneur ! Au secours, maman ! Ne
me quitte pas des yeux, mon amour ! Watch me now, my friend ! Ne me perds pas de vue, petite soeur ! » Ces plaintes sont perceptibles dans le moindre regard, depuis la douceur confiante du sage jusqu’à la crainte hagarde de l’homme politique, en passant par le speculum cruel et compréhensif de l’artiste. Dans un vernissage, un concert, une soirée en librairie, vous croisez tellement de corps. Tellement de regards vous rentrent dedans. Parmi tous ceux-ci, il y en avait peutêtre un qui vous avait vu comme personne encore ne vous avait vu. Parmi tous ceux-ci, il y avait peutêtre des yeux qui vous ont mis à nu, comme si vous étiez la mariée dont ils enlevaient le voile. Des yeux messianiques et apocalyptiques. Des yeux que vous aviez attendus toute votre vie.
Ce sont généralement des yeux de peintre, de dessinateur, de photographe. Des yeux qui sont capables de lire dans l’expression individuelle la lutte de chaque instant pour rester debout, ne pas mourir de honte, tenir le coup. Et ce sont ceux-là que Dom Garcia photographie dans Name Dropping 2, avec son style inimitable, comme s’il avait plongé la Terre dans l’encre de sèche, et l’avait ensuite aspergé de lait extraterrestre et magnétique, tout en la blutant pour produire des sculptures de marbre et de beurre de lune. Des visages d’artistes, et pas des moindres : les plus grands. On retrouve la puissance imaginative, spiralée et inquiète, de Captain Cavern ; la vision vaudou, à vous découper comme des fruits, de Scott Batty ; la capacité à réinventer son propre regard à tous les instants de Arnaud Baumann ; la lucidité pleine de force de J.C. Menu ; l’intensité guerrière de «Gengis Kahn pataphysique» de Killoffer ; l’innocence visionnaire de Olivia Clavel ; et tous les autres : Kiki Picasso, Pakito Bolino, Joko, Caroline Sury, Franck Knight, Emma Rebato et ses yeux plongés dans une nuit pleine de rêves… Et même un libraire, dont le regard est au moins aussi tranchant que celui des artistes : le magnifique Jacques Noël, brahmane incontestable de l’Underground, de la permanence et du hiératisme d’une statue égyptienne du Musée du Louvre.
Qu’est-ce qu’on voit dans le visage d’un artiste ? Qu’est-ce qu’on regarde dans le regard d’un homme qui sait regarder ? C’est le mystère qui traverse Name Dropping 2. C’est l’énigme qui nous est offerte tout le long de cette galerie de portraits – et à travers laquelle nous devons dessiner le contour de notre propre question et le portrait de notre propre regard. Les artistes sont des yeux et la photographie est un miroir. Dom Garcia, c’est les yeux des yeux et le miroir du miroir.
Pacôme Thiellement
Redrum À la lettre contre le fascisme coordonné par Alain Jugnon / Éditions Les Impressions Nouvelles / Lancement
Mardi 5 mai à 18h30, lancement de l’ouvrage collectif Redrum À la lettre contre le fascisme publié ches Les impressions nouvelles et coordonné par Alain Jugnon en présence de Frank Smith, Kiki Picasso, Amandine André, Philippe Beck et Pierre Alferi.
Écrit à l’envers, Redrum signifie Murder (Meurtre). C’est le signifiant tracé avec du sang par le jeune fils de Jack Torrance dans le film de Stanley Kubrick The Shining, alors que son père est le meurtrier et que la peur est partout dans le grand hôtel.
Dans ce livre choral, des écrivains, des philosophes, des poètes et des artistes se proposent de penser ce fait, cette cause et ses conséquences, cette arme chargée à bloc : il y a du fascisme partout.
Par les moyens du poème, du récit, de l’essai et de l’image, ils tentent une critique (pour combattre) et une clinique (pour soigner) de ce fascisme en mettant à l’œuvre, tout un chacun, un antifascisme littéraire.
Toutes les pensées et toutes les écritures ont été convoquées pourvu qu’elles considèrent la question aujourd’hui d’un certain fascisme, d’une certaine crise dans le politique et dans la pensée.
Un certain antifascisme alors a pu se dire qui initie à nouveaux frais un usage poétique de la critique en politique.
Les auteurs
Ce collectif a été conçu et coordonné par Alain Jugnon. Parmi les auteurs : Jean-Luc Nancy, Alain Jouffroy, Liliane Giraudon, Pierre Alferi, Frank Smith,Jean-Marie Gleize, Christian Prigent, Philippe Beck, Véronique Bergen, Philippe Di Folco, Jean-Luc Moreau, Nathalie Quintane, Gérard Mordillat, Jean-Michel Espitallier, Kiki Picasso et Jean-Christophe Menu.
Sommaire
Kiki Picasso, Love Unity Antifa
Alain Jugnon, Il aura fallu les poètes
Pierre Alferi, Une vague inquiétude
Jean-Luc Nancy, Puisqu’on est deux on ne sera jamais un
Jean-Paul Curnier, Nommer, décrire, décrire encore…
Jean-Christophe Menu, Retraites-chapeau
Liliane Giraudon – Frank Smith – Amandine André – Jean-Philippe Cazier, C’est comme une guerre
Alain Jouffroy, Nouvelle dialectique
Liliane Giraudon
Jean-Marie Gleize, Et devient nuit
Frank Smith, Derniers mots
Christian Prigent, Encore un effort !
Philippe Beck, Ce qui passe
Jean-Christophe Menu, CIA 72
Dorian Astor, « Rien de nouveau ne doit advenir »
Rémi Verbraeken
Jean-Philippe Cazier, Zoo project
Jean-Claude Pinson, Lampes-torches
Didier Moulinier, Une poésie élémentaire contre le fascisme ordinaire
Véronique Bergen, Anarchie du verbe
Jérôme Bertin, Tire d’abord / parle ensuite
Jean-Luc Moreau, Pas plus de raison
Jean-Christophe Menu, Hollande
Nathalie Quintane, Le Communisme est derrière nous, c’est même exactement pour ça qu’il est encore devant
Gérard Mordillat, Douze poèmes contre le fascisme
Nathanaël, Ne demande pas à nommer les assassins et les assassinés. Sache seulement qu’un meurtre a été commis
Emmanuel Laugier, Prises – d’en France
Sylvain Courtoux, Poésie en opposition
Camille Dumoulié, Contrôle des jouissances et fascisme soft
Boyan Manchev, La Rage ou la Haine. De la gouvernance des affects politiques
Alain Jugnon, Redrum
Jean-Michel Espitallier, Zap
Anne Van der Linden
Jérôme Leroy & Serge Quadruppani, Une saison en brun
Laurent Jarfer, La tête à foco Maraboutage
Amandine André, Imprécations, second mouvement
Joumana Haddad, Lettre aux Occidentaux : Dieu n’est pas mort
Miguel Morey, La douleur d’abord…
Amador Fernãndez-Savater, Depuis l’Espagne : pourquoi le 11 mars 2004 n’est pas devenu un autre 11 septembre ?
Pacôme Thiellement, Maintenant je suis devenu la Mort. Hara-Kiri Charlie Hebdo, 1970-1982
Jean-Christophe Menu, Charlie à Angoulême
Vladimir Anselme & Brecht Evens / Les cromosaures de l’espace / Actes Sud junior / Lecture musicale
Dimanche 26 avril à 18h, lecture musicale des Cromosaures de l’espace avec Vladimir Anselme et Brecht evens
Un livre-CD poétique, humoristique et décalé d’un auteur-compositeur et d’un dessinateur hors normes.
Un vaisseau spatial erre dans la galaxie. À son bord, le Capitaine et ses drôles de robots : le Robot-Factotum, le Robot-Oui-et-Non, le Robot- Pistolero, le Robot-Coup-de-pied-aux-fesses et d’autres encore. Un jour, les Cromosaures, d’étranges créatures, arrivent par centaines des quatre coins de l’espace. Amis ou ennemis ?
Tapatou / PPAF éditions / Lancement
Mercredi 22 avril à 18h30, venez fêter TAPATOU des éditions PPAF
TAPATOU chez PPAF éditions, il est beau, il est génial, il se découpe, il est coloré & graphique, et le texte est succulent !
« Au début Tapatou n’avait rien et tout allait bien pour lui.
Tapatou ne voulait rien et comme c’est tout ce qu’il avait,
il avait tout ce qu’il voulait.
Jusque là pas de problème, pas de quoi en faire une histoire. »
Plus Tapatou prend conscience de tout ce que lui offre d’emblée la vie, plus il en veut et plus il veut être certain de ne pas perdre tout ce qu’il a déjà.
Ne trouvant pas de remède à son angoisse, Tapatou part de chez lui et rencontre Téparien, qui ne possède rien et n’en demande pas plus.
L’un veut tout et l’autre ne veut rien. La rencontre sera décisive pour les deux car c’est leur amitié qui leur offrira la seule certitude dont ils ont besoin.
Voici un livre dont la narration est vacante à première vue : de grands applats de couleur constituent l’unique contenu des pages reliées à la japonaise.
On pourrait en rester là et assimiler ce titre à un livre-objet mais le lecteur peut également révéler la narration par le pré-découpage des pages. Ce déchirement du livre et la perte de son état initial fait écho à l’essence de ce conte : abandonner la quête des certitudes à tout prix et partager ses doutes
William Blanc & Christophe Naudin / Charles Martel et la bataille de Poitiers / Editions Libertalia / Rencontre
Vendredi 17 avril à 18h30 rencontre avec William Blanc & Christophe Naudin à l’occasion de la publication de Charles Martel et la bataille de Poitiers aux éditions Libertalia
De l’histoire au mythe identitaire
La bataille de Poitiers, en 732 (ou 733), opposant les troupes arabo-berbères d’Abd el-Rahman aux Francs de Charles Martel, est un événement de l’histoire de France, peu à peu devenu mythe historiographique et enjeu de mémoire. Alors que le dernier livre véritablement consacré à la question date de 1966, les années 2000 ont vu l’apparition d’un nombre croissant de publications souvent écrites sans distance ni mesure. Au même moment, la commémoration de l’événement devient l’objet d’utilisations politiques par l’extrême droite occidentale, phénomène qui a culminé en France avec l’occupation en octobre 2012 du chantier de la mosquée de Poitiers par le groupe Génération Identitaire.
Charles Martel et la bataille de Poitiers. De l’histoire au mythe identitaire propose, alors que les mémoires s’enflamment, de revenir tout d’abord à l’histoire mal connue de la bataille en la resituant dans le contexte large des relations entre le monde franc et l’empire islamique. Puis d’analyser, en deuxième partie, les échos successifs rencontrés par le souvenir de la bataille au Moyen Âge, à l’époque moderne, auprès des philosophes des Lumières et des romantiques, dans les écoles de la IIIe et de la IVe République et au sein de la culture populaire. Une attention particulière est portée à l’actualité récente du mythe de Poitiers, notamment au sein des extrêmes droites française et européenne. Ce travail inédit d’histoire et d’historiographie permet de nuancer la portée réelle de la bataille, tant au moment des faits que dans les mémoires.
William Blanc (né en 1976) est doctorant en histoire médiévale. Il collabore au magazine Histoire et images médiévales et a coécrit Les Historiens de garde (Inculte, 2013) avec Christophe Naudin et Aurore Chery.
Christophe Naudin (né en 1975) est professeur d’histoire-géographie. Il a étudié l’histoire de la Méditerranée médiévale à Paris-I et collabore au site « Histoire pour tous ». Il est l’un des auteurs des Historiens de garde (Inculte, 2013).