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DOM GARCIA / NAME DROPPING 2 – IMAGE / Lancement & concert de Georges “Delaney Blue” avec des interventions de Joko

Mercredi 6 mai à 18h30, lancement de  Name dropping 2 de Dom Garcia avec un concert de  Georges “Delaney Blue” et des interventions de Joko

NAME DROPPING 2 est le deuxième opus d’une série de portraits photographiques d’artistes. Sous la direction artistique de Pierre Escot, il comptera en tout sept thèmes : la musique, l’image, l’écriture, la comédie, la mode, les freaks et pour finir, le public.
NAME DROPPING 2 / IMAGE englobe plusieurs générations de photographes, de cinéastes, de peintres et de dessinateurs comme Roger Ballen, Alejandro Jodorowsky, Kiki Picasso, JC Menu, Killoffer.

Avec ses portraits aux noirs intenses, Dom Garcia nous fait partager des instants magiques où tension et abandon s’épousent. La relation classique de distance entre le photographe et son modèle devient un rapport d’égal à égal, un échange basé avant tout sur la sensation immédiate, l’instinct, la confiance et l’instant. Recherche plastique, intensité, vérité de l’image s’entrelacent avec rigueur et émotion.

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DOM GARCIA PHOTOGRAPHIE Dom Garcia est né au début des années 60 dans la banlieue sud de Paris où il passera toute son enfance. Il entre aux Arts Appliqués à l’âge de 15 ans. Après ses études, il se passionnera pour la photographie et l’informatique. Il dessinera et programmera avec les tout premiers ordinateurs personnels. Ces différentes expériences l’amèneront à exercer différents métiers dans le monde de la communication tout en continuant à créer et éditer ses oeuvres personnelles au sein des éditions Sortie du Zine. Depuis 2002, il se consacre exclusivement à la photographie. http://www.domgarcia.com

PIERRE ESCOT DIRECTION ARTISTIQUE Pierre Escot est écrivain, poète, éditeur et plasticien. Il a publié notamment, Occiput, Les Bords, Décompte Zéro, Décompte Zéro Un aux éditions Derrière la salle de bains. Il est l’auteur du triptyque vidéo Trilogie de la main droite publié aux éditions Orbe. Il est éditeur de livres d’artistes à travers les éditions PEGG, fait des vidéos, des photos et des installations. Son livre Planning, édité aux éditions PPT en 2007 et réédité en 2012, est un récit fait de notes consignées dans un agenda. L’écriture sous forme d’annotations construit un récit entrelacé où le monde impitoyable du travail tutoie la vie intérieure et fantasmatique. Son dernier livre Le carnet Lambert sortira en novembre aux éditions
Art & Fiction. http://www.laspirale.org/

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Chacun d’entre nous pleure pour être regardé autrement. Ce sont des gémissements de
bébés projetés dans la violence du Temps. Ce sont des cris de nourrissons qui s’écrasent
contre les murs glacés de la réalité. « Regarde-moi Seigneur ! Au secours, maman ! Ne
me quitte pas des yeux, mon amour ! Watch me now, my friend ! Ne me perds pas de vue, petite soeur ! » Ces plaintes sont perceptibles dans le moindre regard, depuis la douceur confiante du sage jusqu’à la crainte hagarde de l’homme politique, en passant par le speculum cruel et compréhensif de l’artiste. Dans un vernissage, un concert, une soirée en librairie, vous croisez tellement de corps. Tellement de regards vous rentrent dedans. Parmi tous ceux-ci, il y en avait peutêtre un qui vous avait vu comme personne encore ne vous avait vu. Parmi tous ceux-ci, il y avait peutêtre des yeux qui vous ont mis à nu, comme si vous étiez la mariée dont ils enlevaient le voile. Des yeux messianiques et apocalyptiques. Des yeux que vous aviez attendus toute votre vie.

Ce sont généralement des yeux de peintre, de dessinateur, de photographe. Des yeux qui sont capables de lire dans l’expression individuelle la lutte de chaque instant pour rester debout, ne pas mourir de honte, tenir le coup. Et ce sont ceux-là que Dom Garcia photographie dans Name Dropping 2, avec son style inimitable, comme s’il avait plongé la Terre dans l’encre de sèche, et l’avait ensuite aspergé de lait extraterrestre et magnétique, tout en la blutant pour produire des sculptures de marbre et de beurre de lune. Des visages d’artistes, et pas des moindres : les plus grands. On retrouve la puissance imaginative, spiralée et inquiète, de Captain Cavern ; la vision vaudou, à vous découper comme des fruits, de Scott Batty ; la capacité à réinventer son propre regard à tous les instants de Arnaud Baumann ; la lucidité pleine de force de J.C. Menu ; l’intensité guerrière de «Gengis Kahn pataphysique» de Killoffer ; l’innocence visionnaire de Olivia Clavel ; et tous les autres : Kiki Picasso, Pakito Bolino, Joko, Caroline Sury, Franck Knight, Emma Rebato et ses yeux plongés dans une nuit pleine de rêves… Et même un libraire, dont le regard est au moins aussi tranchant que celui des artistes : le magnifique Jacques Noël, brahmane incontestable de l’Underground, de la permanence et du hiératisme d’une statue égyptienne du Musée du Louvre.

Qu’est-ce qu’on voit dans le visage d’un artiste ? Qu’est-ce qu’on regarde dans le regard d’un homme qui sait regarder ? C’est le mystère qui traverse Name Dropping 2. C’est l’énigme qui nous est offerte tout le long de cette galerie de portraits – et à travers laquelle nous devons dessiner le contour de notre propre question et le portrait de notre propre regard. Les artistes sont des yeux et la photographie est un miroir. Dom Garcia, c’est les yeux des yeux et le miroir du miroir.
Pacôme Thiellement

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