Publié le Un commentaire

Festival IMPRESSIONS / LIVRES ET PHOTOGRAPHIE / Photographier la prison / Rencontres

Jeudi 2 juillet

Pour sa première édition, le festival Impressions, dédié à l’actualité du livre de photographie, rassemble des photographes, des éditeurs et des penseurs de l’image, français et étrangers. Dix jours de rencontres, débats, tables rondes, signatures et expositions, au sein de la librairie Le Monte-en-l’air, sur sa terrasse et dans le garage Bi-Continental.

En partenariat avec Le Pari des libraires.

18h30 : Photographier la prison (I)

Discussion avec Jane Evelyn Atwood, photographe, et Christine Delory-Momberger, universitaire, auteur de nombreux entretiens.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

19h30 : Photographier la prison (II)

Rencontre avec Philippe Artières autour du livre « La révolte de la prison de Nancy. 15 janvier 1972 » (Le Point du jour) et le photographe Sébastien Van Malleghem « Prisons » (André Frère).

Sébastien Van Malleghem « Prisons » (André Frère).

La présentation qui suit est tirée d’un article de Mathilde Boussion pour la revue 6Mois.

Le photographe bruxellois Sébastien Van Malleghem écume les prisons belges depuis trois ans. Dans «Police», son précédent travail, il y avait de l’instinct, beaucoup, un truc d’écorché vif avec du noir très noir et du blanc très blanc. Sébastien Van Malleghem, 28 ans, suivait alors les flics belges dans leurs rondes de nuit. Deux ans après la publication de son premier livre, le jeune bruxellois revient avec «Prisons» et on s’attendait à quelque chose de plus noir encore. Mais plus eut été trop : « La prison, c’est assez noir comme ça, pas besoin d’en rajouter. », dit-il. La prison vous ramène a hauteur d’homme.
« La taule tue ton instinct. Il n’y a que des lignes, pas de perspective, un univers puant et aseptisé. Ça rend nerveux. » Le résultat est un travail épuré où la folie des uns et la détresse des autres transpirent avec une puissance qui se passe d’artifices. Ses images respirent le malaise. «Prisons» est le deuxième volet d’une série sur le système judiciaire. Un sujet régulièrement traité, donc risqué. Pour le Belge pourtant, s’y intéresser tenait de l’évidence : « La prison est sur-médiatisée mais en réalité elle reste tabou, il y a peu de travaux de fond sur cet univers ». Il se trouve que le fond est
un peu sa marque de fabrique. Le jeune photographe a passé quatre ans avec les policiers belges. Il travaille sur les prisons depuis trois ans, au cours desquels il a écumé une dizaine d’établissements, dans tout le pays et de tous les genres : prisons pour femmes, longues peines, détention préventive, détenus mentalement déficients. Comme
d’autres avant lui, Van Malleghem a d’abord voulu montrer l’état de délabrement des établissements pénitentiaires en plein coeur de l’Europe, au XXIe siècle.Il photographie les détenus entassés à trois dans huit mètres carrés, les murs décrépis et les toilettes bouchées. « Certains n’ont qu’un seau, une odeur âcre envahit tout l’espace. Comment garder sa dignité dans ces conditions ? Quand t’as fait une connerie, la punition c’est la privation de liberté, pas la déchéance d’humanité. »

Avec ce reportage puissant, Sébastien Van Malleghem à remporté en janvier 2015, le prix Lucas Dolega. Le travail sera présenté à pendant Les Rencontres d’Arles au Arles Cosmos Books, un focus sera fait, en septembre, lors des soirées de Visa pour l’Image, une exposition aura lieu à la Mairie de Paris en octobre/novembre 2015, avant une
tournée en France et en Europe. Avec «Prisons», Van Malleghem vient d’être sélectionné en tant que finaliste pour le Prix Pixtet…

Philippe Artières « La révolte de la prison de Nancy. 15 janvier 1972 » (Le Point du jour)

En février 1971, Michel Foucault fonde, avec des intellectuels, des militants, d’anciens détenus et des professionnels de l’institution judiciaire, le Groupe d’information sur les prisons (GIP). Son but est d’abord de rompre le silence qui pèse sur les lieux de détention en faisant connaître leur fonctionnement et en donnant la parole aux détenus. Jusqu’en 1973, le GIP mène clandestinement des « enquêtes-intolérance » qui font l’objet de publications, organise conférences de presse et actions de rue. Quelques mois après l’ouverture de ce nouveau front de lutte, éclatent différents mouvements de protestation à l’intérieur des prisons. À Nancy, le 15 janvier 1972, les détenus occupent pendant plusieurs heures les toits d’où ils font entendre leur colère et leurs revendications. Cette « mutinerie-manifestation», et le procès auquel elle donne lieu en juin, ont un grand écho dans l’opinion.

Le livre présente une série exceptionnelle réalisée tout au long de la journée par un photographe local, Gérard Drolc. Il réunit aussi différents documents liés à la révolte de Nancy : un manuscrit de Michel Foucault sur la mutinerie de Toul, survenue un mois auparavant ; un dossier de l’Agence de presse Libération rendant compte d’une action du GIP, avec Jean-Paul Sartre et Michel Foucault, en soutien aux mutins de Nancy, photographiée par Élie Kagan ; un numéro spécial de La Cause du peuple / J’accuse sur les révoltes dans les prisons ; des interrogatoires judiciaires des mutins de Nancy et des documents du GIP ; une pièce créée par le Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine, à partir des minutes du procès, et photographiée par Martine Franck. Un tableau de Gérard Fromanger, En révolte à la prison de Nancy (1974), conclut le livre.

Une réflexion au sujet de « Festival IMPRESSIONS / LIVRES ET PHOTOGRAPHIE / Photographier la prison / Rencontres »

  1. retrouvez l’article original de Mathilde Boussion sur http://6mois.fr/La-vie-en-boite?lang=fr

Laisser un commentaire