Samedi 20 janvier de 17h à 20h, à l’occasion de la parution aux éditions Critères de deux nouveaux titres de la collection Les Iconovores, rencontre avec Vuillemin, Pascal Gros et Virginia Ennor.
Philippe Vuillemin, surnommé l’ange noir de la BD par certains, dessinateur à la ligne crade par d’autres, fait partie de ces génies qui n’ont jamais eu à mettre les mains dans le cambouis pour gagner leur vie. Son épopée débute au collège, quand son conseiller d’orientation lui suggère de devenir comptable. Il répond “non, je veux faire des dessins”. Et c’est ce qu’il fit. Cinq ans plus tard, Yves Got remarque illico le talent du gamin et publie sa première planche de BD dans l’Echo des Savanes. Got se dit qu’il est tombé sur une perle. Mais à peine tombé dessus, la pépite avait déjà disparu. Vuillemin s’était barré étudier aux Gobelins sans laisser d’adresse. Le jeune étudiant poursuit alors son chemin sans trop se poser de questions sur son avenir jusqu’au jour, où, en sortant d’un supermarché, il tombe nez à nez sur Got qui lui tonne “Putain ça fait 6 mois qu’on te cherche partout. On veut bosser avec toi”. En gros, le bougre est devenu dessinateur – et pas n’importe lequel – en faisant ses courses. Depuis, il n’a pas beaucoup changé. Comme un génie il apparait et disparait. Et quand on n’arrive pas à le choper, par désespoir, on se surprend parfois à implorer le ciel de nous le ramener.
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On ne parlera jamais assez des bienfaits de la lecture chez les enfants. C’est parce qu’il a beaucoup dévoré de bandes dessinées que Pascal Gros a fini par saisir un crayon lui-même. Adolescent, les classiques de la BD ont laissé la place à des lectures mordantes, de Desproges à Fluide Glacial. Et l’émission de télévision Droit de Réponse de Michel Polac lui a ouvert l’univers du dessin de presse, via les dessins en direct et la revue de presse de Cabu, Loup et Siné. Le tout a nourri un esprit de contradiction bien ancré qu’il exerçait déjà sur ses condisciples et ses profs. Ses études d’ingénieur en poche, il profite du statut d’objecteur de conscience pour esquiver l’armée et tenter, dans un journal écologiste, l’aventure du dessin de presse. Des Réalités de l’Ecologie en passant par le journal alternatif La Vache Folle, il est publié dans Marianne dès les débuts du magazine. Plutôt que d’y croquer les grands de ce monde et leurs petites phrases, ses dessins de presse ramènent surtout l’actualité dans la vie quotidienne. Et si pour Cavanna le dessin de presse doit être “un coup de poing dans la gueule”, Pascal Gros, lui, “fait le tour et mord”.