Mercredi 11 avril à partir de 18h30, venez fêter le lancement de Il est interdit d’interdire d’afficher, un livre-affiches dessiné par Enzo et édité par l’Atelier Co-op
Vilipender la « pensée 68 » est assurément le passe-temps favori de la droite. Mais les conservateurs de tous poils se trompent d’ennemi. Ils feraient mieux de se méfier de l’« esthétique 68 ». Et si c’était ça le véritable legs de mai 68 ? Et non pas les polémiques stériles, les renoncements, les instrumentalisations ou la frustration d’une lutte inachevée. Qui se souvient encore des longs discours enflammés ou des empoignades qui ont scandé les assemblées générales du joli mois de mai ? Ce qui a imprimé de manière indélébile la rétine collective, en revanche, c’est bien cette silhouette menaçante d’un CRS placardée sur les murs, la matraque brandie et prête à vous fendre le crâne. Mai 68 a bel et bien été une révolution graphique, où les occupants de l’Atelier populaire des Beaux arts ont déboulonné les fioritures, renversé les perspectives, détourné le bon goût. Au service d’une ambition: aller à l’essentiel, être efficace, marquer les esprits au fer rouge.
Cinquante ans après, Enzo rend hommage à ce patrimoine graphique en essayant de lui redonner vie. Non pas pour commémorer un événement qui appartient au passé. Mais pour parler d’aujourd’hui. Et il y a tant à dire… « Il est interdit d’interdire d’afficher » est un livre-affiches, dont les pages n’attendent que d’être collées sur les murs. C’est un objet imprimé avec la même technique que les affiches de mai 68 (la sérigraphie), avec le même esprit potache, prompt au détournement, et avec des convictions bien encrées. Il est édité par la coopérative d’impression et d’édition Co-op et sortira le 11 avril.