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Les ratonnades d’Alger / Sylvie Thénault & Dominique Manotti / Rencontre

Mercredi 16 février à 19h30

Discussion entre Sylvie Thénault & Dominique Manotti.

Les Ratonnades d’Alger, 1956. Une histoire de racisme colonial.Alger, samedi 29 décembre 1956. L’Algérie française porte en terre l’un de ses meneurs, Amédée Froger, tué la veille en sortant son domicile. La nouvelle de l’assassinat fait grand bruit, en Algérie, mais aussi à Paris, en raison de la personnalité de la victime, haute figure locale de la défense de la cause française. Ses obsèques à Alger rassemblent des milliers de personnes. Surtout, elles sont l’occasion de violences racistes, que les contemporains nomment « ratonnades ». Elles visent les « musulmans », comme les Algériens sont appelés dans cette société-là.S’appuyant sur des sources variées, dont des archives policières et judiciaires inédites, Sylvie Thénault enquête sur ces événements pour les inscrire dans la longue durée coloniale. Trop souvent résumés à des actions ponctuelles et paroxystiques, ou associées aux attentats de l’OAS à la toute fin de la guerre, ces violences – non pas celles des autorités et de leurs représentants mais bien celles de Français, nés là-bas – se nourrissent d’un rapport de domination, empruntant à toutes les formes d’oppressions possibles (économiques, sociales, politiques, juridiques, culturelles) et s’ancrent dans un espace urbain ségrégué.Directrice de recherche au CNRS, spécialiste de la colonisation française en Algérie et de la Guerre d’indépendance algérienne, Sylvie Thénault a publié plusieurs livres remarqués sur l’histoire de l’Algérie coloniale.

Dominique Manotti, Marseille 1973 (sorti en 2020).1973 : la France connaît une série d’assassinats. Dans la cible, des Arabes, surtout des Algériens, qu’on tire à vue. En six mois, plus de cinquante d’entre eux ont été abattus, dont une vingtaine à Marseille, épicentre du terrorisme raciste. Onze ans après la fin de la guerre d’Algérie, les nervis de l’OAS sont amnistiés, souvent intégrés dans l’appareil d’État et la police. Le Front national vient à peine d’éclore. Des revanchards appellent à plastiquer les mosquées, les bistrots, les commerces arabes, à faire peur…Le jeune inspecteur Daquin, officier de la PJ de Marseille, surveille de concert avec la police de Toulon des groupuscules de pieds-noirs animant de véritable camps d’entraînement paramilitaires.

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