Publié le Laisser un commentaire

Socialisations sexuelles / Revue Actes n°249 / Seuil x EHESS / Rencontre

Mardi 14 novembre à 19h30, rencontre autour de la revue Actes en présence de l’ensemble des auteurs et autrices du numéro 249 “Socialisations sexuelles”.

L’intention de ce numéro est de faire dialoguer deux domaines de la sociologie rarement travaillés ensemble, celui de la sexualité et celui de la socialisation. Un premier objectif est d’étudier la façon dont la sexualité « s’apprend » tout au long de l’existence à travers différentes expériences socialisatrices. Alors que les comportements sexuels sont classiquement analysés sous l’angle de la conformation à des normes ou de la construction identitaire, les textes réunis dans ce dossier montrent que ces comportements sont aussi le produit de schèmes d’action et de perception (de techniques du corps, de goûts, de dégoûts, etc.) intériorisés par les individus au cours de leur histoire, et ils donnent à voir les processus à l’oeuvre dans cette intériorisation. Un second objectif est d’explorer la socialisation par la sexualité. Il s’agit ici d’examiner comment la sexualité peut constituer un cadre socialisant à des pratiques et des visions du monde qui la dépassent, autrement dit comment les expériences vécues en matière de sexualité peuvent avoir des effets socialisateurs au-delà de la sexualité. Par-delà la diversité de leurs terrains et de leurs objets, les textes présentés envisagent tous la socialisation comme une question empirique et s’attachent à montrer les agents et les pratiques à l’oeuvre dans ce processus. Tous s’intéressent également à la façon dont la socialisation – à ou par la sexualité – contribue à la reproduction, à la transformation ou à la subversion des rapports de domination, en matière de sexualité (entre hétérosexualité et sexualités minoritaires), de genre ou de classe.

Publié le Laisser un commentaire

Pierre Ferrero / Cauchemar / L’Employé du moi / Rencontre

Vendredi 10 novembre à 19h

Rencontre animée par Julien June Misserey suivie d’une signature.

Violences sécuritaires, répartition inégalitaire, repli identitaire et désastres aux frontières ; la France d’aujourd’hui ressemble beaucoup trop à un véritable cauchemar. Pourtant, ce n’est que le début de cette sale histoire. Alors que le pays connait des mouvements sociaux de grande ampleur, l’inimaginable va se produire. Quelque soixante-dix ans après ses funérailles, le Maréchal Pétain revient à la vie. Sous bonne escorte, le zombie fraîchement ressuscité gagne la capitale pour rencontrer le président. Là, c’est la sidération ! Les deux personnages, qui entretiennent quelques connivences, fusionnent en un monstre bâtard. Leur unique dessein est d’imposer un ordre totalitaire à la société tout entière. Pour ce faire, ils peuvent s’appuyer sur une armada policière qu’ils viennent de transformer en phacochères vénères. Une poignée d’individus solidaires — indigents, réfugiés ou révolutionnaires — prennent alors le maquis pour organiser la résistance loin des villes.

Une intrigue qui résonne particulièrement au regard du contexte politique actuel où la science-fiction rejoint, malheureusement trop souvent, la réalité. Cauchemar se déploie comme une dystopie, de celle que nous redoutons toutes et tous. Avec cette série B tragico-comique, Pierre Ferrero donne libre cours à une aventure exaltée qui puise ses influences dans de nombreux registres. Un récit hybride qui mêle la satire à des scènes d’actions baroques et à des coups de théâtre fantasques

Pierre Ferrero est né en banlieue parisienne, il a grandi à Briançon dans les Hautes-Alpes, non loin de la frontière avec l’Italie, mais c’est à Lyon qu’il a étudié le dessin et la narration. C’est là qu’il fonde avec ses camarades du collectif Arbitraire la revue éponyme où de nombreux jeunes auteurs ont fait leurs premières armes dans la bande dessinée. C’est dans ce cadre aussi que Pierre développe le personnage d’Isaac Neutron que l’on retrouve dans deux livres (Arbitraire, 2013 et 2015). Suivront deux publications remarquées : Marlisou (Les Requins marteaux, 2013) et La Danse des morts (Les Requins marteaux, 2015). Pierre vit désormais à la campagne, dans le Limousin, où il continue à se consacrer à l’illustration et à la bande dessinée. La réalisation de Cauchemar a débuté en 2019, il a d’abord paru en épisodes sous forme de fanzines avant d’être retravaillé intégralement pour être édité à L’employé du moi. Avec l’association ChiFouMi, il parcourt régulièrement la France pour animer des ateliers de création dans des collèges et des lycées.

Publié le Laisser un commentaire

Magali Brénon / Bonne continuation / Is-Land / Lancement

Jeudi 9 novembre à 19h30

Brouillon, bouillonnement d’images, d’idées. Brouillard (cet autre nom du brouillon).
Restes, rebut, rébus… Comment lire, comment dire ? Enfin quelque « chose » qui n’a pas de nom,
se passe du nom… et raconte, sans voix, ou dans la multiplicité des voix qui se croisent,
se brouillent, s’estompent à peine que formées.
Serge Bourjea

Magali Brénon est écrivaine. Elle a publié deux romans aux éditions Le mot et le reste : J’attends Mehdi (2009) et Jamais par une telle nuit (2014).
En octobre 2023 paraît aux éditions Is—Land son troisième livre, Bonne continuation. Nés de la nécessité d’opposer un élan vital à une situation de crise professionnelle, ces dessins compulsifs consignent par un travail plastique la réplique modeste mais critique à un travail déqualifié.
En s’accrochant à des supports du quotidien, ils opèrent depuis le silence un trajet retour vers les mots et l’écriture.
Enveloppes, factures, tickets de caisse, prospectus ou journaux : ici le dessin sature et recouvre tout ce qui fait effraction dans l’économie des jours, pointant l’aspect politique, absurde ou poétique de l’ordinaire. Sur leurs supports hétérogènes, frappés par l’imprimerie, datés par des tampons ou par la mémoire du détail, ces dessins accompagnent depuis plusieurs années le travail d’écriture de Magali Brénon, tout en donnant une épaisseur à l’envers de la vie d’artiste. Puisque la nécessité d’écrire ne se tait jamais, elle déploie sur les compressions du temps tout son potentiel de fiction.

Publié le Laisser un commentaire

Chloé Wary et Alexx Boniki / Rosigny Zoo et Bonjour planète bizarre / éditions FLBLB / dédicace

Mercredi 8 novembre à 18h30

Rosigny Zoo, Chloé Wary

– Vous allez danser où, main­te­nant que vous avez plus de salle ?
– Retour aux sources, dans la street, t’as capté.

Après Saison des Roses (Prix du public / Festi­val d’An­gou­lême 2020), Chloé Wary revient à Rosi­gny-sur-Seine pour suivre quatre amis d’en­fance à la croi­sée des chemins face à leur vie d’adulte : comment quit­ter la famille et tracer sa route sans trop renier ses idéaux ? Leurs trajec­toires sont percu­tées par la poli­tique de la mairie, qui démo­lit des espaces fami­liers pour en recons­truire des fonc­tion­nels et plus rentables. Y aura-t-il encore après ça des zones sauvages, pour le hip-hop et pour tout le reste ?

Bonjour planète bizarre, Alexx Boniki

Syd et Tabata vivent dans la ville la plus pour­rie de toute l’Eu­rope de l’Ouest. Elles écoutent à fond Suburb Suicide et fument toute la jour­née en lisant Bonjour Planète Bizarre. Heureu­se­ment, l’été arrive et tout va bien­tôt s’em­bra­ser.

Enfin, on l’es­père.

Publié le Laisser un commentaire

Marie-Hélène Lafon et Guillaume Genest / Collection Poursuites et Ricochets / Rencontre

Mardi 7 novembre à 19h30, rencontre avec Marie-Hélène Lafon et Guillaume Geneste pour fêter la nouvelle collection Poursuites et Ricochets des éditions La main donne. Rencontre animée par Gabrielle Napoli de En attendant Nadeau.

Les ouvrages de la collection “Poursuites et Ricochets” font dialoguer photographies de famille et littérature.

Chaque auteur est invité à sélectionner une douzaine de photos de famille et à écrire un texte court sur chacune de ces photographies.

C’est la diversité d’approches littéraires qui donnera à cette collection toute son épaisseur.

—————————–

Une autre vie de Marie-Hélène Lafon
Mon père fut paysan dans le Cantal, comme toutes les générations qui l’ont précédé.

Après sa mort, j’ai retrouvé des photos prises entre 1956 et 1959 pendant son service militaire au Maroc.

Mon père sur la plage, en maillot de bain ; en uniforme dans la chambrée ; déguisé en femme dans le jardin du colonel ; torse nu au milieu d’un groupe d’enfants.

À la fin du service militaire, il rentre dans le Cantal et dans sa vie de paysan.

Un autre père, un autre corps, une autre vie.

—————————–

Tout autour de la photographie de Guillaume Genest
Que ce soit avec les photographies de papier entre mes mains, encadrées sur les murs de notre appartement ou encore assis devant l’écran de mon ordinateur,

c’est dans un face-à-face sans concession avec chacune d’entre elles, accompagné par la ritournelle de la phrase prononcée, que j’ai été amené à en sélectionner douze parmi plusieurs centaines.

Sans aucune préméditation, emporté par la récurrence de certains souvenirs, et en même temps très conscient qu’ils ne me survivraient pas si je ne les racontais pas, j’affrontais ce qui réunit le mieux les hommes.

Néanmoins, après cette expérience où le chiffre douze n’est qu’un prétexte vieux comme le monde pour finir puis recommencer, je reste toujours intimement convaincu que la photographie a plus à voir avec la vie qu’avec la mort.

Plus ici : https://www.lamaindonne.fr/

Publié le Laisser un commentaire

Sortie de l’ACABécédaire : mon premier livre d’ultra-gauche / Gérald Auclin

Dimanche 5 novembre à 17h

Mars 2023, France. Le mouvement contre la réforme des retraites bat son plein : les rues sont combles (300 manifestant.e.s selon le ministère de l’intérieur), et les forces de l’ordre aux abois.
De la fenêtre de son loft parisien payé par l’argent public, un homme contemple l’étendue des dégâts. « Plutôt se couper un doigt avec un cutter, que de se le faire arracher par une grenade de désencerclement » se dit Gérald Auclin en se resservant une tasse de thé. Puis il se récrit : « Mais il faut bien faire quelque chose contre. »
ACABécédaire est un ouvrage aussi divertissant que pédagogique, puisqu’il permettra réellement aux plus jeunes d’apprendre à reconnaître les lettres de l’alphabet autant que les véritables ennemis du peuple. Avec cet ouvrage tout en silhouettes finement ciselées et à portée de la plupart des découverts, l’artiste subventionné Gérald Auclin redonne tout son sens à un mot que le capitalisme agonisant a décidément du mal à digérer : SUBVERSION !

ACABécédaire, un livre de Gérald “Social-traître” Auclin, aux éditions The Hoochie Coochie. 5 balles dans la peau.

Publié le Laisser un commentaire

Leïla Chaix / OK chaos / Lundi matin / Lecture

Vendredi 3 novembre à 19h30

« Derrière le pouvoir, il y a la peur. La peur de : la ruine, des animaux, des bactéries, des femmes, du sexe, des insectes, des enfants, de la maladie, de l’amitié, de la nourriture épicée, des odeurs de la pourriture, de la sorcellerie, de la magie, du sang menstruel, de la graisse, de la paresse, du communisme, de l’orgueil, du plaisir, des larmes, et de beaucoup d’autres choses jusqu’à ce qu’on en arrive (encore) à la communauté. » OK chaos de Leïla Chaix est un anti-journal intime. Recueil de scènes, de chroniques et de poèmes tous sentimentaux et viscéraux, pour interrompre, interroger, amplifier, retourner les tumultes de notre temps.

Publié le Laisser un commentaire

Michal Raz & Loé Petit / Intersexes / Le Cavalier Bleu / Rencontre

Mardi 31 octobre à 19h30, discussion entre Michal Raz et Loé Petit pour la sortie de leur ouvrage Intersexes : du pouvoir médical à l’autodétermination

Souvent présentée sous le signe d’un troisième sexe alimentant l’imaginaire de l’hermaphrodite, l’intersexuation a longtemps été de l’unique ressort de la médecine qui s’arrogeait l’autorité de dire « le vrai sexe » et intervenait en conséquence. Mais, depuis quelques décennies, des témoignages se font jour, révélant les violences physiques et psychiques subies par ces enfants et ces adolescent·es dont on a voulu conformer le corps à l’image binaire du sexe, effaçant par là même leur existence corporelle, légale et culturelle.
Cet ouvrage cherche à ouvrir le débat, à compléter et enrichir les recherches actuelles. Il aborde l’histoire de la médicalisation des personnes intersexes, les conséquences du paradigme interventionniste sur les individus et leurs mobilisations collectives à l’origine d’évolutions des institutions nationales et internationales sur le sujet.
Au travers également de témoignages, Michal Raz montre la nécessité d’un changement de paradigme sur la binarité des sexes, sur le genre et la sexualité pour permettre de considérer l’intersexuation non pas comme une anomalie à réparer, mais comme une variation du corps parmi d’autres.

Michal Raz, docteure en sociologie, est autrice d’une thèse sur l’histoire des pratiques médicales sur les intersexes.

Préface de Loé Petit, activiste et chercheur·se intersexe.

Les droits d’auteure sont versés au Collectif inter­sexe activiste.

Publié le Laisser un commentaire

Frederic Hojlo / Second souffle / éditions FLBLB / rencontre

Vendredi 27 octobre à 19h30, discussion avec Laurent Bruel des éditions Matière

Après la rupture impo­sée par les éditeurs alter­na­tifs au début des années 1990 (L’As­so­cia­tion, Corné­lius, Ego comme x, Les Requins Marteaux, Frémok, etc.), une nouvelle géné­ra­tion a vu le jour, de la créa­tion d’Atra­bile en 1997 à celle d’Ad­verse en 2016, en passant par les éditions 2024, Biscoto, Çà et là, L’em­ployé du moi, FLBLB, Matière, Misma, Super Loto et The Hoochie Coochie, entre autres. En 20 ans, ces éditeurs ont démul­ti­plié la dyna­mique enclen­chée par leurs aînés, fondée sur une vision de la bande dessi­née comme moyen d’ex­pres­sion ouvert et sur un travail édito­rial comme champ d’ex­pé­ri­men­ta­tion décor­rélé des logiques de renta­bi­lité.

Sous forme d’en­tre­tiens avec les éditeurs et de chro­niques d’ou­vrages, Frédé­ric Hojlo brosse le portrait de ce « second souffle », unique au monde par le foison­ne­ment des propo­si­tions et par son inscrip­tion dans la durée.

Publié le Laisser un commentaire

Kristin Ross / La forme-Commune / La Fabrique / Rencontre

Jeudi 26 octobre à 19h30

Quand l’État recule, la forme-Commune s’épanouit. Ce fut le cas à Paris en 1871 comme lors de ses apparitions ultérieures, en France et ailleurs, quand des travailleurs et travailleuses ordinaires prennent en main l’administration collective de leur vie quotidienne.

Les batailles contemporaines contre l’accaparement et l’artificialisation des terres, de la zad de Notre-Dame-des-Landes au mouvement des Soulèvements de la terre, ont remis à l’ordre du jour des pratiques d’appropriation de l’espace qui transforment notre perception du passé récent. Les luttes paysannes des années 1960-1970, de la « Commune de Nantes », du Larzac ou de Sanrizuka au Japon apparaissent dès lors comme des combats déterminants de notre époque. Où s’inventent, dans la défense d’un territoire menacé par la construction d’une base militaire ou d’un énième aéroport, de nouvelles manières politiques d’habiter et de produire, hétérogènes à l’État et indifférentes à la logique destructrice du capital ; où se nouent des alliances singulières et des collaborations fructueuses qui laissent joyeusement entrevoir « la forme politique enfin trouvée de l’émancipation économique du travail ».