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Félix Tréguer / Contre-histoire d’Internet / Agone / Rencontre

Vendredi 6 octobre

La librairie accueille Félix Tréguer, auteur de Contre-histoire d’Internet, pour discuter du renouvellement des stratégies étatiques de censure, de surveillance, et de propagande, qui ont permis de domestiquer toute contestation depuis la naissance de l’imprimerie jusqu’à l’avènement d’Internet.

« Le contrôle de l’espace public – notamment médiatique – par l’État s’appuie sur des stratégies multiséculaires sans cesse renouvelées, qui se sont adaptées à la nouvelle donne introduite par Internet. Cette technologie est ainsi rapidement passée d’un instrument au potentiel émancipateur à un instrument de pouvoir étatique et économique sans précédent. Comprendre le fil de ce changement implique de replacer cette technologie dans une histoire longue : celle des conflits qui ont émergé chaque fois que de nouveaux moyens de communication ont été inventés.

Depuis la naissance de l’imprimerie, les stratégies étatiques de censure, de surveillance, de propagande se sont sans cesse transformées et sont parvenues à domestiquer toute contestation. L’État à toujours su restaurer son emprise sous des formes inédites au gré d’alliances avec les seigneurs du capitalisme. Aujourd’hui, les grandes entreprises qui maîtrisent l’infrastructure numérique sont progressivement intégrées aux politiques de contrôle de l’espace public, tandis que les usages militants d’Internet font l’objet d’une violente répression. »

Après quinze années d’engagement en faveur des libertés sur Internet, Félix Tréguer analyse avec lucidité les fondements antidémocratiques de nos régimes politiques et la formidable capacité de l’État à façonner la technologie dans un but de contrôle social. Il interpelle ainsi l’ensemble des acteurs qui luttent pour la transformation sociale.

Nouvelle édition revue et actualisée
Première édition française, L’Utopie déchue (Fayard, 2019)

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Coline Hegron / Sans Panique / Delcourt / Dédicace

Jeudi 5 octobre à 19h30

La petite Romie est la seule rescapée d’un accident qui l’a amenée sur une île étrange dont toute la population est apathique. Recueillie par la famille de Danaë, elle essaie de faire réagir les insulaires, à la nouvelle d’une météorite qui menace de s’écraser sur eux. Entraînant Danaë avec elle sur le continent, Romie tentera tout pour guérir son amie de l’indifférence et sauver la population de l’île.

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Neige Sinno / Triste Tigre / POL / Rencontre

Mercredi 4 octobre à 19h30, rencontre organisée en partenariat avec En attendant Nadeau animée par Jeanne Bacharach

« Il disait qu’il m’aimait. Il disait que c’est pour pouvoir exprimer cet amour qu’il me faisait ce qu’il me faisait, il disait que son souhait le plus cher était que je l’aime en retour. Il disait que s’il avait commencé à s’approcher de moi de cette manière, à me toucher, me caresser c’est parce qu’il avait besoin d’un contact plus étroit avec moi, parce que je refusais de me montrer douce, parce que je ne lui disais pas que je l’aimais. Ensuite, il me punissait de mon indifférence à son égard par des actes sexuels. »Entre 7 et 14 ans, la petite Neige est violée régulièrement par son beau-père. La famille recomposée vit dans les Alpes, dans les années 90, et mène une vie de bohème un peu marginale. En 2000, Neige et sa mère portent plainte et l’homme est condamné, au terme d’un procès, à neuf ans de réclusion. Des années plus tard, Neige Sinno livre un récit déchirant sur ce qui lui est arrivé. Sans pathos, sans plainte. Elle tente de dégoupiller littéralement ce qu’elle appelle sa « petite bombe ». Il ne s’agit pas seulement de l’histoire glaçante que le texte raconte, son histoire, une enfant soumise à des viols systématiques par un adulte qui aurait dû la protéger. Il s’agit aussi de la manière dont fonctionne ce texte, qui nous entraîne dans une réflexion sensible, intelligente, et d’une sincérité tranchante. Ce livre est un récit confession qui porte autant sur les faits et leur impossible explication que sur la possibilité de les dire, de les entendre. C’est une exploration autant sur le pouvoir que sur l’impuissance de la littérature. Pour se raconter, la narratrice doit interroger d’autres textes, d’autres histoires. Elle nous entraîne dans une relecture radicale de Lolita de Nabokov, ou de Virginia Woolf, et de nombreux autres textes sur l’inceste et le viol (Toni Morrison, Christine Angot, Virginie Despentes). Comment raconter le « monstre », « ce qui se passe dans la tête du bourreau », ne pas se contenter du point de vue de la victime ? Jusqu’à reprendre la question que le poète William Blake adressait au Tigre : « Comment Celui qui créa l’Agneau a-t-il pu te créer ? » (The Tyger). Le récit de Neige Sinno nous fait alors entrer dans la communauté de celles et ceux qui ont connu « l’autre lieu », celui de la nuit et du mal, qui ont pu s’en extraire mais qui en sont à jamais marqués, et se tiennent ainsi à la frontière des ténèbres et du jour. Nulle résilience. Aucun oubli ni pardon. Juste tenter de tenir debout, écrire son récit comme une « petite bombe artisanale qu’on fait exploser tout seul chez soi, dans l’intimité de la lecture. Elle a l’intensité et la fragilité des choses conçues dans la solitude et la colère. Elle en a aussi la folle et ridicule ambition, qui est de faire voler ce monde en éclats. »

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Ukraine – Fragments – 02-2022 / 02-2023 / Agence Myop / Lancement

Mardi 3 octobre à 19h

Rencontre et signature en présence des photographes et des éditeurs.

Le 24 février 2022, plus de 40 millions d’Ukrainiens ont basculé dans une réalité que nous ne pouvons appréhender qu’à travers les reportages et les témoignages.

Depuis cette date, six photographes de l’agence MYOP font régulièrement le voyage pour nous donner à voir ce qui se passe au cœur du continent européen. Qu’ils aillent au plus près du front ou qu’ils choisissent de partager la vie des civils, chacun à sa manière tente de saisir le quotidien d’un peuple, de nous montrer la vie qui continue malgré la menace et l’inquiétude, malgré la fragilité et la mort.

Les portraits, les situations, les paysages rassemblés dans ce livre sont autant de fragments qui composent le récit pudique et bouleversant d’une année de guerre.

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L’ensemble des partenaires du livre ayant renoncé à leur rémunération, l’intégralité des fonds de la vente sera reversée à l’association ukrainienne NGO YES. Basée à Zaporijjia, elle apporte une aide alimentaire, médicale et vestimentaire aux populations vulnérables ainsi qu’aux déplacés de guerre. 

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Tu ne meurs pas / GwinZegal et Tipping Expected / Lancement

Lundi 2 octobre à 19h

Le 16 septembre 2022 Masha (Jina) Amini, 22 ans, meurt dans un hôpital de Téhéran. trois jours plus tôt elle est arrêtée par la police à cause d’une attitude non corforme aux codes vestimentaires en vigueur en République islamique d’Iran – ses cheveux trop apparents ou son pantalon non conforme ont posé problème – elle a reçu des coups à la tête pendant sa garde à vue et est tombée dans le coma.

Une mort, une injustice de trop qui enflamme le peuple iranien. Ils s’emparent de l’espace public, bravent les condamnations les plus violentes, filment, photographient. Ils écrivent un soulèvement qui par son cri “femme, vie, liberté” est historique. Une guerre de la vie contre la mort qui persiste depuis et dont les images par les Iraniens s’obstinent pour la liberté, contre le régime.

Le corpus de photographies et vidéos rassemblées dans ce livre, a initialement été constitué pour les besoins de la couverture du soulèvement de 2022 pour le journal Le Monde. Il a été publié le 15 février 2023, à l’occasion des 5 mois de soulèvement. Les auteurs de ces images, pour la plupart issues de réseaux sociaux, sont souvent des citoyens iraniens qui ont requis l’anonymat.

Ce livre est publié à l’occasion de l’exposition “Tu ne meurs pas” présentée lors de la 35ème édition du festival international de photojournalisme, Visa pour l’Image à Perpignan.

L’image de l’événement : 022_ L’artiste Elham Abbasloo récupère les cheveux coupées par les femmes autour du monde, se tond également la tête et pose sur un parterre de cheveux pour contester la répression. Le 31 décembre 2022.

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Un Monde en pièces 4 / Gaspard & Ulysse Gry / Presque Lune / Rencontre & dédicaces

Vendredi 29 septembre à 18h30

Le plateau s’écroule et tout le monde regarde ailleurs.
Pour Jaiseth, rien ne se passe comme prévu. La guerre qu’il comptait mener contre le plateau des dames avec la complicité du parti de la ligne, pour dissimuler les vrais enjeux de son implication, est vouée à l’échec. L’étau se resserre et la confiance de la Reine blanche envers son meilleur agent chez les noirs se dissipe comme la couleur de sa peau à défaut d’élixir qu’elle refuse désormais de lui livrer secrètement. Car pendant ce temps, il y a urgence ! Chez les Blancs, des cases s’écroulent pour une raison environnementale inconnue.

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Chowra Makaremi / Femme ! Vie ! Liberté ! / / La Découverte / Rencontre

Rencontre jeudi 28 septembre 19h30

Depuis septembre 2022 des femmes et des hommes, souvent jeunes, se sont engagés en Iran dans un travail de conquête politique et d’ouverture des possibles qui nous remue à un endroit précis : celui de la possibilité, toujours, du soulèvement. Voici la chronique à distance d’une révolte qui s’est installée dans la durée avec surprise, audace et incertitude. Ce long automne insurrectionnel convoque aussi d’autres séquences de l’histoire iranienne, se trouve éclairé par d’autres mouvements, d’autres mémoires de luttes et de violences. Une histoire longue du pouvoir et de la résistance, que Chowra Makaremi connaît par son passé familial, par ses recherches également, en tant qu’anthropologue attentive aux contre-archives et aux émotions collectives.

L’autrice donne aux événements une profondeur de champ qui permet d’en identifier les genèses multiples, et de saisir le basculement révolutionnaire irréfutable qu’ils représentent. Elle compose une archive à la lumière orange des feux de rue, devenus le symbole d’une révolte qui se vit comme une combustion de colère, une profanation, une contagion

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Lale Westvind / Grip / Les Requins Marteaux / Dédicace

Mercredi 27 septembre à 18h30

Lors d’un accident étrange digne d’un passage rituel de superhéroïne, une jeune femme obtient des mains magiques.
Des mains à la force herculéenne mais capables de doigté, pas des grosses paluches de carreleurs ! Capables de tout briser, concasser, mettre en boîte, étirer, elles peuvent aussi reformer, réimaginer, réemployer…véritables personnages à part entière, prolongement de l’état d’esprit de leur propriétaire, elles vivent un récit initiatique, des débuts balbutiants à leur emprise sur le monde. Grip, c’est un récit frappant à la patte graphique psychédélique, c’est une aventure muette, véritable geste moderne. 

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Trois poétesses québécoises des éditions La Peuplade / Lectures et discussion

Mardi 26 septembre à 18h30, lectures et discussion avec trois poétesses des éditions La Peuplade : Marisol Drouin, Anne Martine Parent et Sophie Dora Swan en compagnie de Julien Delorme (directeur commercial Europe de La Peuplade)

Jumeau jumelle de Marisol Drouin

C’est un livre qui a été repris tant de fois, qui a déjà compté un millier de pages raturées. Et si c’était le dernier? On y entre dans le temps du livre et dans le temps de la maladie: deux pièges monstrueux. Alors qu’une géante rouge grandit au centre du crâne de son frère, l’autrice tente de contenir les éclats de sa pensée. Son miroir jumeau lui renvoie les souvenirs de l’enfance, tout ce qui en elle a désiré que la vie soit magnifiée, sublimée. Elle n’a de cesse de réécrire encore et encore l’expérience de la peur et de la fragilité.

Plaidoyer pour notre insatiable besoin de consolation, Jumeau Jumelle se présente sous forme de fragments condensés, l’écriture y est vive et obstinée, attentive à ce qui s’ouvre et tonne dans le silence d’une conscience confrontée au réel.

Le livre embrasse tout. Il est cet amas de mystère et de clarté. Où je meurs. Où je ne meurs pas. Où mon frère va mourir. Où mon frère ne va pas mourir.

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L’horizon par hasard de Anne Martine Parent

Depuis l’enfance, une femme avance, se perd, se métamorphose jusqu’à la disparition, ses pieds dans le sable, ses cheveux au soleil, ses mains ouvertes, son corps fatigué. L’intimité de sa chambre abandonnée explose de mystère et révèle à voix basse l’histoire de ses joies et de ses douleurs.

En un réseau serré d’échos poétiques, Anne Martine Parent intrique silhouettes et fantômes, constellations, forêts, villes de sable et plages en ruines. Les peaux raccommodées de feuilles mortes, les corps féminins trahis et disloqués, qui se défont et se recomposent, deviennent autant de lieux de réparation, d’horizons fulgurants qu’on échafaude en retenant son souffle.

Nous accrochons notre survie aux branches des arbres, nos mains hésitantes et furtives
construisent des abris.

Nous n’avions pas prévu l’orage et ses écorchements.

Nous étions verticales claires et verts frémissements.

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Voir Montauk de Sophie Dora Swan

De retour dans son pays natal après une longue absence, une femme prend soin de sa mère tombée malade. La veille de son hospitalisation, sa fille lui fait une promesse : l’emmener à Montauk, quand tout ira mieux. Mais comment voguer jusque-là ?

Boussole pour éviter la chute et déjouer l’urgence, l’écriture dessine la route vers ce lieu inconnu, au détour des trajets et des souvenirs réveillés par les souffrances de la mère. Montauk se révèle être une utopie du calme, du bruit aboli, de la parole retrouvée. Un lieu où, enfin, entre une mère et une fille, tout est simple.

Journal d’une tempête, Voir Montauk est une déclaration d’amour, où l’ironie et la poésie fendent la glace clinique des hôpitaux.

mais il faut d’abord que j’apprenne ta mort, que j’apprenne à te laisser mourir, que j’arrête de dire non comme le font toujours les mamans

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Mélie Boltz Nasr / Contes d’un autre bois / Ixe / Rencontre

Vendredi 22 septembre à 19h30, rencontre avec Mélie Boltz Nasr pour la sortie de son livre “Contes d’un autre bois” aux éditions Ixe.

“Leurs empreintes se croisent. Parfois. Leurs corps se courent après, se rentrent presque dedans, se tournent autour sans s’en apercevoir. Incapables d’appréhender l’immensité de la toile tissée à leurs pieds, les bipèdes s’éparpillent. Ne forment plus un clan. Puisque ces êtres ont oublié l’explosion primordiale, puisque ces êtres refusent de se concevoir débris parmi les débris, les voilà se concentrant sur leurs objectifs. Chaque membre de l’espèce se figure au centre du système.
Je médis. Je devrais mentionner les grands rassemblements et les moments de
liesse. Fêtant ensemble le retour des jours ensoleillés, remplissant les allées et les clairières de leurs corps pâles et assoiffés. Des collectifs tentent de se remémorer nos grandes fusions. Des groupements imitent les clans d’antan. Quelque chose se
ranime partiellement. Un moment nous vibrons à l’unisson.
Tenez-vous proches.
Regardez-vous dans les yeux.
Admirez-vous sans vous imiter.
Promenez-vous dans notre histoire commune.
Je suis le bois.”

À PROPOS DE L’AUTRICE
L’écriture et les recherches de Mélie Boltz Nasr (iel/elle), autrice franco-libanaise de langue anglaise et française, portent sur la transmission racontée et les silences hérités. Contes d’un autre bois est la version augmentée et remaniée de son premier livre autoédité : Re : contes, une réponse.

La nouvelle édition compose en souplesse avec les possibilités offertes par l’écriture inclusive, qui ici, au fil des contes et selon les cas, intègre diverses formes pronominales non genrées et privilégie les accords de majorité et de proximité, le féminin générique, ou les jolis glyphes non binaires dessinés par la Collective Bye Bye Binary.