Jeudi 8 février à 19h, rencontre avec Noémi Lefbvre animée par Sing Sing à l’occasion de la publication de Poétique de l’emploi aux éditions Verticales.
«J’évitais de penser à chercher un travail, ce qui est immoral, je ne cherchais pas à gagner ma vie, ce qui n’est pas normal, l’argent je m’en foutais, ce qui est inconscient en ces temps de menace d’une extrême gravité, mais je vivais quand-même, ce qui est dégueulasse, sur les petits droits d’auteur d’un roman débile, ce qui est scandaleux, que j’avais écrit à partir des souvenirs d’une grande actrice fragile rescapée d’une romance pleine de stéréotypes, ce qui fait réfléchir mais je ne sais pas à quoi.»
Les dix leçons aux jeunes poètes d’aujourd’hui donnent à ce livre fulgurant la dimension d’un nouveau Traité de savoir-survivre à l’usage des désœuvrés volontaires.
Mercredi 7 février à 19h, rencontre autour du numéro Techniques & culture. n° 68, Mondes infimes.
Maylis de Kerangal est l’invitée de la revue, rencontre, suivie d’une verre de l’amitié, avec Pierre-Olivier Dittmar et Sophie Houdart, Christine Jungen et Tiziana Nicoletta Beltrame, coordinatrices du numéro.
Microbes, radionucléides, poussières, virus, particules fines, nanoparticules… : au fur et à mesure du développement de techniques pour agir à des échelles de plus en plus petites, de nouvelles entités peuplent l’expérience humaine du monde.
Invisibles, proliférantes, incertaines, elles émerveillent et inquiètent. Elles appellent aussi, parce qu’elles sont trop petites pour être facilement saisissables à l’échelle du corps humain, à des manières spécifiques de faire avec.
Ce numéro fait l’hypothèse qu’en raison de leur taille ces entités ont des propriétés propres. Elles créent des mondes singuliers, qui engagent des formes de contact particulières. Comment fait-on coexister le petit avec l’échelle de perception et de manipulation humaine ? Quelle est la mise au point nécessaire pour cohabiter mais aussi contrôler ou contenir le petit ? Comment l’émergence de ces mondes infimes remodèle-t-elle nos manières de considérer ce qui nous entoure ? En choisissant le petit comme clef d’entrée pour examiner la gestion de la relation des humains à l’environnement, ce numéro entend interroger les différentes formes d’existants qui peuplent désormais notre expérience sociale et cognitive du monde.
Dimanche 4 février à 17h, rencontre avec Antoine Paris à l’occasion de la sortie de Peau d’encre aux éditions Eidola.
Découvert à sa naissance dans une poubelle par le père noël, notre héros, Candide des temps modernes, est né tatoué de la tête aux pieds. Enchanteurs et génies contemporains jalonneront sa route et chaque épreuve le questionnera sur le sens des choses et de la vie.
Dessinateur, poète, peintre, Antoine dessine également sur les trottoirs avec des craies et a fait 6 ans de Licence d’études théâtrales. Il a exposé à Boston, Montréal, Rome, Stuttgart, Berlin, Londres, Bruxelles et en Picardie. Originaire du nord, il écrit ses premiers textes sur un iceberg, entre un pingouin et un pôle emploi.
Antoine vit depuis 10 ans à Paris. www.antoineparis.com“
Gottfried Gröll est tout à la fois un personnage de fiction, un double de l’auteur et un écrivain à part entière.
Christophe Manon joue avec malice sur les possibles que lui offre son invention. Il s’amuse et s’interroge et en profite bien pour qu’une vision du monde sorte véritablement de ces strophes qui sont siennes et qui pourtant n’appartiennent qu’à Gottfried Gröll. Portrait de l’auteur en Gottfried Gröll et inversement.
Très riche travail rythmique dans ces strophes où chaque césure tombe juste et invente un souffle. On aimerait entendre ces vers lus par Manon ou par Gröll.
Une vision du monde et de la poésie, de l’humour, de l’amour aussi et quelques grincements de dents.
Extrait :
Mon nom est Gröll. Gottfried Gröll. Je penche.
Mon nom est vide à l’intérieur mais
cercle. Il y a tant et tant
qu’on peut fuir et revenir les organes
bien en mains et subtiles.
Les oiseaux c’est moi et moi avec du souffle.
Les plumes je ne sais pas. Il y a des choses
que j’ignore tellement je suis. J’ai vu
tourner mais pourquoi. Et cela ne me fait
rien. Car Gröll connaît les lettres A et A
et T aussi et aussi le monde de l’impératif.
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Tu ouvres les yeux, tu vois le titre de Arno Calleja publié sous le label Othello chez Le nouvel Attila
est un hommage aux racines du roman… qu’il s’agisse de La Chanson de Roland comme du roman feuilleton.
Au rythme d’une action par phrase, Arno Calleja explore en six chapitres, aisément permutables et interchangeables, et frôlant souvent le fantastique, les racines de l’inconscient : naissances, rêves, perte de mémoire, amours multiples, séquestrations amoureuses, viols, hommes ou enfants qui volent…
Offrant maintes et maintes prises à l’imaginaire du lecteur, Arno Calleja renoue avec des intrigues brutes, exprimées dans une forme bute, lapidaire et instantanée, faite pour être recombinée à son aise par le lecteur.
Mercredi 31 janvier à 19h, rencontre avec Marc Biancarelli animée par Laure Limongi à l’occasion de la sortie de Massacre des innocents au x éditions Actes Sud.
En 1629, le Batavia, navire affrété par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, s’abîme au large de l’Australie. Les quelque deux cent cinquante rescapés ayant rejoint les îlots rocailleux alentour sont alors victimes d’un immense massacre orchestré par l’intendant Jeronymus Cornelisz, qui chaque jour s’enfonce davantage dans la violence, la cruauté et l’abjection. Face à lui – les mains tachées du sang des innocents qu’il a exterminés durant sa carrière de soldat –, un certain Weybbe Hayes prend la tête de la résistance et sauve de la mort une poignée de naufragés.
De cet épisode sanguinaire, Marc Biancarelli s’empare pour donner vie, corps et âme à des hommes contaminés par le Mal, qui corrompt ceux qui le touchent du doigt en un cercle vicieux dont ils ne peuvent s’extraire. Peinture d’une époque, Massacre des Innocents s’impose comme un roman total, à la fois épique et shakespearien, dont la puissante dramaturgie se soutient de scènes d’un lyrisme et d’une poésie qui travaillent la matière même de l’horreur.
Face à l’extrême, quand devenons-nous des résistants, et, à l’inverse, qu’est-ce qui fait de nous des êtres déchus ?
« LE NAUFRAGE DU BATAVIA EN 1629, et le conflit sanglant qui s’ensuivit entre les survivants, est une histoire qui a toujours nourri mon désir d’écriture. Mais il s’agissait d’un désir contrarié, en raison notamment du fait que l’historien Mike Dash en avait tiré un essai que le romancier Simon Leys jugeait définitif.
Je me suis longtemps plié à ce jugement, jusqu’au jour où j’ai compris qu’il restait un récit singulier à inventer autour de ce cadre historique, et une matière romanesque encore en friche qui me permettait d’explorer plus avant les thématiques généralement présentes dans mon écriture. Dont celle de la violence, matrice essentielle de mon travail, et que j’ai abordée sous bien des aspects concernant spécifiquement la Corse. Ici, le huis clos insulaire, l’opposition des groupes, la barbarie hallucinante des affrontements ne pouvaient que faire écho en moi.
Un autre thème sur lequel je travaillais, celui du retour à la sauvagerie, pouvait aussi trouver dans le carnage des Abrolhos le théâtre de son expression. Mais je n’étais pas dans l’idée de proposer un récit où la pure aventure serait le seul argument. Dès lors, la peinture hollandaise du xviie siècle, voire la culture de cette époque ou les soubresauts liés à la guerre de Trente Ans s’imposèrent comme le contrepoids esthétique de ma narration.
Une dernière chose, enfin, était importante à mes yeux : la réévaluation, dans une dimension romanesque, du rôle de certains protagonistes, c’est-à-dire ceux qui allaient devenir mes personnages. Ainsi Weybbe Hayes et Lucretia Jansdochter, mais aussi le sombre Jeronymus Cornelisz, méritaient-ils que l’on s’interroge, au travers de leurs actes, sur une certaine complexité de la nature humaine. Face à l’extrême, la dureté des épreuves, quand devenons-nous des résistants ? Ou, à l’inverse, qu’est-ce qui fait de nous des êtres déchus ?
Mardi 30 janvier à 18h30, lancement Des 7 péchés capitaux du rock : Sexe, violence, argent… Les nouveaux excès de la musiquede Des Anne-Sophie Jahn publié aux éditions Flammarion
Oasis, Eminem, Lady Gaga, Blur, Booba, Bertrand Cantat… Leur point commun ? Ils ont tous des secrets inavouables. Jay-Z a poignardé un producteur quelques jours avant la sortie de son quatrième album, Axl Rose (Guns N’Roses) a couché avec la petite amie de son batteur en studio pour la faire gémir sur une chanson, Pete Doherty est kleptomane, Mariah Carey a un assistant chargé de récupérer ses chewing-gums mâchonnés…
On sait tout des excès des rock stars des années 1970, mais qu’en est-il aujourd’hui ? Anne-Sophie Jahn a puisé ses infos exclusives au plus près des artistes : amis, amants, managers, tourneurs, assistants, chauffeurs, attachés de presse, gérants de salles de concerts, videurs de boîtes de nuit, directeurs de palaces. En on ou en off, ils racontent tout ce dont ils ont été témoins et nous font vivre des scènes ahurissantes.
Orgueil, avarice, envie, colère, luxure, gourmandise et paresse, le mythe du rock se nourrit de la transgression. Plongez dans l’esprit de quelqu’un qui a tout, au moment clé où il peut perdre pied.
Samedi 20 janvier de 17h à 20h, à l’occasion de la parution aux éditions Critères de deux nouveaux titres de la collection Les Iconovores, rencontre avec Vuillemin, Pascal Gros et Virginia Ennor.
Philippe Vuillemin, surnommé l’ange noir de la BD par certains, dessinateur à la ligne crade par d’autres, fait partie de ces génies qui n’ont jamais eu à mettre les mains dans le cambouis pour gagner leur vie. Son épopée débute au collège, quand son conseiller d’orientation lui suggère de devenir comptable. Il répond “non, je veux faire des dessins”. Et c’est ce qu’il fit. Cinq ans plus tard, Yves Got remarque illico le talent du gamin et publie sa première planche de BD dans l’Echo des Savanes. Got se dit qu’il est tombé sur une perle. Mais à peine tombé dessus, la pépite avait déjà disparu. Vuillemin s’était barré étudier aux Gobelins sans laisser d’adresse. Le jeune étudiant poursuit alors son chemin sans trop se poser de questions sur son avenir jusqu’au jour, où, en sortant d’un supermarché, il tombe nez à nez sur Got qui lui tonne “Putain ça fait 6 mois qu’on te cherche partout. On veut bosser avec toi”. En gros, le bougre est devenu dessinateur – et pas n’importe lequel – en faisant ses courses. Depuis, il n’a pas beaucoup changé. Comme un génie il apparait et disparait. Et quand on n’arrive pas à le choper, par désespoir, on se surprend parfois à implorer le ciel de nous le ramener.
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On ne parlera jamais assez des bienfaits de la lecture chez les enfants. C’est parce qu’il a beaucoup dévoré de bandes dessinées que Pascal Gros a fini par saisir un crayon lui-même. Adolescent, les classiques de la BD ont laissé la place à des lectures mordantes, de Desproges à Fluide Glacial. Et l’émission de télévision Droit de Réponse de Michel Polac lui a ouvert l’univers du dessin de presse, via les dessins en direct et la revue de presse de Cabu, Loup et Siné. Le tout a nourri un esprit de contradiction bien ancré qu’il exerçait déjà sur ses condisciples et ses profs. Ses études d’ingénieur en poche, il profite du statut d’objecteur de conscience pour esquiver l’armée et tenter, dans un journal écologiste, l’aventure du dessin de presse. Des Réalités de l’Ecologie en passant par le journal alternatif La Vache Folle, il est publié dans Marianne dès les débuts du magazine. Plutôt que d’y croquer les grands de ce monde et leurs petites phrases, ses dessins de presse ramènent surtout l’actualité dans la vie quotidienne. Et si pour Cavanna le dessin de presse doit être “un coup de poing dans la gueule”, Pascal Gros, lui, “fait le tour et mord”.
Vendredi 19 janvier à 19h, à l’occasion de la parution de “Cowboy Henk et le gang des offreurs de chevaux” au Frémok, Le Monte-en-l’air est très honoré de recevoir Herr Seele et Willem pour une rencontre animée par Frédéric Hojlo. Sera également présenté à cette occasion l’album “Abattoir” de Willem, un ensemble de bois gravés par Jean- Marie Picard d’après 13 dessins originaux de Willem
COWBOY HENK
Un cheval galope à travers le paysage désolé de Volga Valley avec pour seul compagnon son cowboy. Mais il ne s’agit pas de n’importe quel cowboy… Voilà le seul, le vrai, l’unique Cowboy Henk ! Notre héros à la houpette dodue va devoir démasquer de redoutables offreurs de chevaux, affronter des indiens sportifs de haut niveau, sans oublier une mission ô combien périlleuse : apprendre l’alphabet !
Initialement paru en 1986 à L’Écho des Savanes, Cowboy Henk et le Gang des Offreurs de Chevaux de Herr Seele et Kamagurka est le quatrième titre du célèbre cowboy réédité aux éditions Frémok qui, cerise sur les chevaux, s’orne ici d’une traduction du génial Willem. Différence de taille par rapport aux titres précédents, il s’agit ici d’une histoire complète de 44 pages !
Bluffant de modernité, cet album confirme l’intemporalité de l’oeuvre de Herr Seele et Kamagurka, précurseurs et indétrônables génies de la bande dessinée d’humour depuis plus de 30 ans.
ABATTOIR
Ensemble de bois gravés par Jean-Marie Picard d’après 13 dessins originaux de Willem.
Tirage de 200 exemplaires justifiés et signés par l’artiste.
Format papier 16,5 X 25, 180 grammes du moulin Richard de Bas (pur coton, à la main)
Reliure manuelle par l’atelier “Chien de Mer” à Sète.
Impression sur presse typo, à l’Atelier DPJ, à Sète, en décembre 2017.
Prix de vente public 320 euros.
Jean-Marie Picard, né en 1966, a étudié un peu au Beaux-Arts de Nîmes. Il est le cofondateur de l’Atelier DPJ à Sète, pour lequel il grave et imprime depuis 5 ans des bois gravés de Combas, Ocampo, Bault, Di-Rosa…